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Tchatches entre Beñat et Battitte

 

 

L'Eldorado. Rencontrés l'autre après-midi sur le chemin de la Floride, nos amis Beñat et Battitte en grande conversation. L'un faisait de grands moulins à vent avec ses bras « Aloua ! T'as vu ce qu'on est capable de faire à Aguiléra ? C'est pas vous qui en feriez autant ! ». L'autre, envoyant une claque vigoureuse dans le dos de son interlo­cuteur « Pauvre couillon ! Nous, on a été gagner à Ustaritz et, crois-moi, les internatio­naux de Jatxou c'est autre chose que les fantoches du B.O. ! ». Et il lui cloua le bec « Nous on est invaincu après trois matches et vous ? ». L'Eldorado est près de la Floride...

 

 

Pauvre Floride « Beñat, c'est bien que tu viennes prendre une leçon de rugby à la Floride. Mais, aloua ! On va te recevoir comme un paria et non comme un VIP. C'est pas notre faute, tu sais. A part les nomades, personne ne trouve du charme à ce complexe. C'est plutôt autre chose qu'on y trouve après leur passage. Bon, j'espère que le grand Labourdique aura nettoyé les pelouses. Fais quand même attention où tu mets les pieds. Mais, tu sais, déjà l'an dernier, les clubs girondins n'en revenaient pas : pas de tribune, pas de planchot, pas de guichet et j'en passe. Alors cette année, nos copains de Bidart, d'Ustaritz ou d'Urrugne vont drôlement se f... de nous ! Ah ! J'oubliais, il y a quand même du moderne à la Floride, un mirador pour la télé. On attends peut-être la venue du fils de Popaul Bayle avec Canal Plus ?».

  T'en fais pas, Battitte, quand le grand stade sera prêt, tu l'auras pour toi tout seul, Saint-Léon.

                      Eh bé... c'est pas demain la veille ! »

 

 

La taupe « — Dis donc, Battitte, tu m'avais pas dit que l'ami Pierrot avait eu sa pre­mière licence chez nous ?

                      Et toi, grand cascan, tu ne te vantes pas que Dauger a joué ses premiers matches chez nous ? Pour Pierrot c'est tout simple. Nous n'avions pas repris après avoir été assassiné par Vichy et il s'est inscrit là où était une ancienne star de l'A.S.B., le grand joueur et éduca­teur M. Bergeron. Il paraît qu'il lui aurait dit : apprends tout ce que je peux te donner et rapportes-le à ma chère Battitte. L'ami Pierrot en taupe, on aura tout vu ! »

 

 

Voyeurs et squatters « Je suis venu l'autre dimanche pour voir les filles de la Battitte, mais il n'y avait personne.

  Encore ces voyageurs de la prière, hil de p... ! Ils ont occupé les installations et nos gamines ont du jouer à la ZUP ! Tu sais c'est pas la joie pour elles, car il y a aussi des voyeurs.

 Des voyeurs ?

                      Oui des voyeurs. Les juniors mandahérous de chez vous qui jouent avant elles, restent dans les vestiaires alors qu'il faut qu'elles se changent. Ça fait parfois des étincelles ! C'est pas elles qui resteraient pour voir les trognes des joueurs ! »

 

 

Félicie aussi « J'ai passé de bons moments à ta case­mate pour les Fêtes. Lambiance était super. Oui, l'équipe de bénévoles autour de J.-C. Ducassou, H. Lamothe, J.-J. Borda, R. Gachy et leurs amis, est vraiment super. Mais tu sais, mon pauvre, elle nous donne bien du souci cette casemate. Y'a pas que Félicie qui a des fuites. La casemate aussi ! Dès qu'il pleut, ça suinte du toit. Et pourtant le duo D. Marmayou-R. Lataillade se donne bien du mal. On peut les voir tous les week-ends sur le toit de la case­mate, nettoyer, racler les gargouilles sans grand succès. L'eau s'infiltre partout, hil dou diable ! Mais leurs colmatages et leurs efforts méritent tous nos remerciements et ceux de la ville. »

 

A deux mains ! « Justement, l'autre samedi, Beñat, je me suis marré à la casemate. J'ai entendu : Eh Roland !, oui Daniel, je n'arrive pas à planter cette sardine sur la bâche, je ne fais que me taper sur les doigts. Té ! Tu n'as qu'à faire comme à l'a­telier de Turbo : tu tiens le marteau à deux mains ! Quel cerveau quand même. Fallait y penser...

 

 

L'A.S.B. à l'assaut de la F.F.R. « Beñat, tu vas en tomber sur le c...

— Arrête, tu vas me faire peur, gaïchoua.

                      Tu vas voir. C'était au temps où le maire (Dr Courrèges) était président de l'A.S.B. et le secrétaire général de la mairie (M. Aguer) secrétaire de l'A.S.B. Elle jouait alors en première division et ses duels avec ton club sont entrés dans la légende. En match de qualification pour les quarts de finale, l'A.S.B. doit jouer contre le Stade Tarbais. Or, ce dernier a été disqualifié par la F.F.R. pour avoir falsifié une licence. Puis, sous la pression, elle le requalifie. A Bayonne, on a le sang chaud. Une déléga­tion part rouspéter à Paris avec, à sa tête, l'imposant René Gachy. A Paris on prend les provinciaux pour des trastous. Après deux heures d'attente, le père Gachy en a assez, H passe outre la secrétaire qui lui dit : vous n'avez pas le droit d'entrer. Je le prends, gamine ! Il fait voler d'un coup d'épaule, la porte fermée à clé du président. La panique est totale, le président s'enfuit, la police arrive ! L'A.S.B. fut déboutée et écopa d'une amende ! Vengeance, en quart de finale, l'Aviron élimina Tarbes... C'était ça, autrefois, la solidarité bayonnaise. »

 

Marathoniens « Battitte, vous avez une section marathon ?

— D'où tu sors ça, maynade ?

— Hé bé, aloua, j'ai vu Mothes qui revenait de courir celui de Madrid.

                      Ah oui, tu parles des quatre fadas, A. Mothes, J.-P. Monge, P. Alvès, A. Babby. Ils vont un peu partout courir les marathons. Alors qu'il fait si bon, à l'ombre, siroter chez Pierrot ou sous les arceaux. A Madrid, le grand Mothes a fondu de quelques kilos comme une motte de beurre sous la chaleur ! Et il est resté chocolat (Andrieu bien-sûr) après 4 h 30 tout comme Monge pressé de préparer le réconfort (Sodexho bien-sûr). C'est Alvès qui est arrivé le premier bayonnais en quatre heures, Babby assurant la voiture-balai cinq heures. Ils ont bien récupéré ensuite dans le vieux Madrid autour de la Plaza del Sol. »

 

La dérive « Ah Beñat ! C'est foutu. Quand on voit des grands clubs de la Côte Basque forcés de faire des ententes avec d'autres clubs plus petits en cadets-juniors, je me dis qu'on est descendu bien bas. Alors je te parle pas, zikina, des petits !

 Eh oui : Battitte, pour voir du rugby plus tard il faudra regarder la télé. Du moins les riches qui peuvent se payer le satellite. Et encore, quand la mode passera, il y en aura plus. Comme pour le basket. Les autres, on ira voir le foot !

 Soyons pas trop pessimistes, Beñat, les gros pardessus de la fédé vont bien faire quelque chose. Pour le moment ils se gargarisent d'avoir plus de monde aux stades de l'élite. Mais, vois, chez toi. Les vieux abonnés sont dégagés de leur place pour les VIP, qui ne viennent qu'aux matches intéressants ! Ils se rendront bien compte que chez les petits c'est le contraire.

 Qu'est-ce que tu veux, gaïchoua, c'est l'air du temps, on veut péter plus haut que son c..

 Hil dep... ! Faisons gaffe à la déflagration ! »