De multiples raisons enrichissent la singularité de notre sport favori : le RUGBY. Mais par dessus tout, ce qui rend ce jeu si singulier c’est qu’il fait vivre, jouer, penser au pluriel. Nos cadets A l’avaient trop souvent omis cette saison, ressemblant alors à une agglomération de riches individualités sans logique et sans osmose. Sans réelle politique commune ! A l’image de la communauté d’agglomération du B.A.B. ne trouvant d’intérêt à se réunir (presque) seulement pour ramasser ses déchets.

          C’était sans compter sur la magie des phases finales propres au rugby qui d’un coup de baguette magique allait transcender 19 garçons que tout oppose pour nous fournir un match palpitant en 32ème de finale du championnat de France TEULIERE face à l’équipe « LES JASMINS DE L’AGENAIS ».

          En un simple coup d’envoi, nos jeunes cadets de l’entente de l’Adour apprirent à conjuguer le verbe JOUER (au rugby) à la première personne du pluriel. Ils nous avaient habitués au singulier, les voilà qu’ils passent au pluriel, de JE à NOUS …

          Mais tout ne s’est pas passé facilement. Non, loin de là !

          La partie s’engage et les opposants agenais font forte impression notamment par les qualités de vitesse de leur ligne de trois-quart. Un numéro 13 percutant et rapide, doté d’une pointe de vitesse admirable et un numéro 15 prompt à la relance nous donnent le plus grand mal tout au long d’une heure de jeu très engagé.

          La paire de centres du jour GEISLER-DIAS se fait prendre très vite par ce second centre de l’entente des JASMINS, mais une défense idéale en troisième rideau par l’arrière angloye MARTY et le numéro 8 bayonnais PRAT sauve les meubles.

          Les grenat et jaunes d’Agen nous mettent à la faute mais étonnamment refusent de prendre les points au pied. Ils s’en mordront les doigts car leurs pénaltouches infructueuses sèment le doute dans leurs rangs.

          Peu à peu, nos protégés commencent à penser que cela est possible de prendre le jeu à leur compte en privant les JASMINS (qui deviennent PRUNEAUX) de ballon. En usant au fil des secondes leurs adversaires, nos jeunes avancent inlassablement semant le trouble dans la défense agenaise qui ne craquera jamais. Les points sur pénalités sont vendangés par nos deux buteurs du jour DIAS et MARTY (12 points) et l’on se dirige inexorablement vers la fin du temps réglementaire sur le score de 0 à 0.

        Coup de sifflet final et l’arbitre demande aux techniciens des 2 camps de désigner 5 buteurs pour une improbable séance de tirs aux buts. Ce sera PRAT, COIGNARD, DUPIN, MARTY et DIAS qui prendront les rênes de la destinée de l’équipe.

          Le temps s’arrête, les hommes se figent, le groupe est pris dans un ouragan de passion. Les cœurs battent dans les entrailles au rythme des coups de pieds. Peu à peu les respirations s’accélèrent quant DIAS pose son ballon pour la dernière tentative 22 mètres face aux poteaux. L’entente de l’Adour a l’avantage, si cette dernière passe : c’est gagné.

          Mickaël, du haut de ses 16 ans, place son pied gauche sous le ballon et commence la marche arrière. La terre s’arrête de tourner. Il s’arrête, ses jambes fléchissent, sa tête se lève. Ses yeux clairs au milieu de ce visage juvénile visent entre les barres peintes de rouge en leur extrémité. Un silence pesant envahit l’enceinte du stade haut-landais ceinturé de pins. Mickaël s’élance, son pied gauche tape fort dans le ventre du ballon blanc, grenat et bleu. L’écho de la frappe résonne sur les pins brisant le silence angoissant d’YCHOUX. Le ballon monte droit, haut et fort .La pénalité passe : 4 à 3 pour nos jeunes. C’est gagné !!!

          La terre reprend sa rotation autour de l’astre solaire dans une explosion de joie « ON EST EN 16ème !!! »

          Stéphane, Jordan, Philippe, Matthieu, Julien, Maxime C., Aurélien, Mickaël, Luc, Tom, Marc, William, Maxime S., Kevin, Pierre, Sébastien, Anthony, Benjamin et Paul, nous vous remercions pour cette leçon de conjugaison.

          Je vous annonce l’opposition de dimanche : l’entente du Bassin d’Arcachon. Eclatez-vous !