1 Jimmy CARREY      2 Laurent LESIAK    3 Christian LOUIS
4  Tony LANDABOURE     5 Laurent ERROTABEREA
6 Kévin GARNIER        8 Benjamin CURUTCHET    7 Julien COURTIAU
9 Jean-Baptiste DIGER    10 Romain PECASTAING
11 Damien DURBAN 12 Olivier BARBERTEGUY 13 ALVAREZ Jordi  14 Florian DUPUY
15 Nicolas CHAMPRES

         Au menu de ce samedi c’est un déplacement à Ibusty qui est proposé en hors d’œuvre pour la première journée de la phase préliminaire du championnat Balandrade. La qualification pour la seconde phase est l’objectif affiché pour cette équipe junior de l’entente ASB-AORC. Pour cela il faudra terminer à l’une des trois premières places de la poule et il est bien évident qu’une victoire d’entrée à Mouguerre permettrait de placer l’équipe sur les bons rails.

          Retenant la leçon de la semaine dernière, nos jeunes ne vont pas laisser les locaux s’installer dans la partie. S’appuyant sur une conquête très propre, tant en touche qu’en mêlée (bien recalée la veille par le consultant spécial Emmanuel Menieu), la charnière DIGER-PECASTAING, très inspirée, va prendre le jeu à son compte dès les toutes premières minutes. C’est en pratiquant un jeu complet, bien construit, impliquant tout le collectif, que nos jeunes vont inscrire deux très beaux essais en première mi-temps.

          Le premier va survenir à la suite d’un groupé pénétrant, prolongé par une offensive plein champ PECASTAING-DURBAN, qui va fixer la défense avant un renversement express vers un Julien COURTIAU qui mange goulûment un confortable surnombre offensif pour s’engager seul et marquer un essai plein de décision.

          Le second est aplati en force par Laurent ERROTABEREA –très en verve ce samedi- à la conclusion d’une grande attaque à trois temps de jeu qui aura balayé le terrain deux fois d’une touche à l’autre. Entre temps les mouguertars, pleins d’envie et de vaillance, ont réduit l’écart après avoir assiégé la ligne plusieurs minutes, avant de trouver la faille par leur n° 8 sur le petit côté d’un regroupement profitant d’une montée défensive en dents de scie.

          A la mi-temps, le score de 7 à 12 ne reflète pas suffisamment la supériorité technique manifeste des visiteurs. Mais ceux-ci ne vont pas laisser le suspense s’installer sur la rencontre. Dès la reprise, ils vont construire une cocotte en béton armé qui va éventrer la défense locale et venir pondre un ballon d’essai dans l’en-but des verts pour creuser un écart conséquent et bien mérité.

          Le sursaut d’orgueil des mouguertars ne se fait pas attendre et nos joueurs, se reposant quelque peu sur leurs lauriers fraîchement coupés, vont subir une grosse domination territoriale des riverains de l’Adour qui vont occuper nos 22 mètres pendant 10 longues minutes. Attaquant sans relâche, les locaux vont tout tenter pour franchir la ligne, mais la défense bleue bien en place va annihiler tous leurs assauts. Mais à trop vouloir marquer, ils vont s’exposer à un contre fulgurant de Romain PECASTAING qui va remonter soixante mètres de terrain et dégager son camp de l’emprise adverse.

          Les locaux ont craché tout leur venin, l’orage est passé et, sur le banc, on sent que la victoire s’approche, ce qui permet aux entraîneurs de faire rentrer tous les remplaçants. A cinq minutes de la fin sur une touche aux 50 mètres, le demi de mêlée Jean-Baptiste DIGER va une nouvelle fois très intelligemment renverser sur Julien COURTIAU bien replacé côté fermé. Ce dernier va accélérer dans l’intervalle, avant de fusiller l’arrière adverse d’un crochet intérieur pour se lancer dans une chevauchée fantastique qui va l’amener, la meute verte aux trousses, 40 mètres plus loin entre les poteaux pour un essai à 7 points.

          La belle course du longiligne 3ème ligne a, pour les plus de 50 ans, ressuscité quelques instants l’image de l’ancien 3ème ligne aile tyrossais Jean Joseph RUPERT (peut-être un lointain cousin de Julien ?) transperçant, dans le tournoi 64, la défense anglaise pour un essai de grand large en tous points semblable. Les supporters du XV de France présents à Mouguerre y ont vu un heureux présage avant la ½ finale mondiale du soir.

          Hélas, trois fois hélas, notre sélectionneur –également homme-sandwich, consultant, gérant de camping et de casino, tenancier de bodega, que sais-je encore ?- qui a eu 4 ans pour préparer son équipe (notre équipe aussi !) a réussi à faire déjouer les français comme des anglais de seconde zone, Wilkinson en moins malheureusement !

          Monsieur le sous-ministre, les français qui aiment le vrai rugby –pas cet ersatz de football-rugby pratiqué par des bodybuildés sans cervelle assommés de consignes réductrices- vous remercient.

          Heureusement pour ceux qui apprécient le rugby sans calcul, solidaire, intelligent et créatif, il y a de la place (gratuite) tous les samedis autour des terrains pour encourager des jeunes qui ne pensent qu’à jouer, comme ce samedi à Mouguerre.