1 Jimmy CARREY      2 Laurent LESIAK (cap.)     3 Michel PARIS
4  Raphaël BURON    5 Laurent ERROTABEREA
6 Quentin LANDES        8 Benjamin CURUTCHET    7 Julien COURTIAU
9 Jean-Baptiste DIGER    10 Romain PECASTAING
11 Arnaud ROSSI 12 Sébastien RAY 13 Jordi ALVAREZ  14 Damien DURBAN
15 Nicolas CHAMPRES

« Le meilleur moyen d'oublier les mauvais matches c'est de les gagner »

          Ce samedi après-midi, à Orthez, toutes les conditions semblent réunies pour assister à une belle partie de rugby. Le temps est frais mais bien ensoleillé, le terrain est sec et l’arbitre du jour, M. Nicolas PASSICOS, que l’on connaît compétent, est de ceux qui savent communiquer avec les joueurs pour favoriser le jeu. Entre des locaux mal partis dans la compétition (bien que dernièrement victorieux à Mouguerre) et des visiteurs affichant une seule défaite au compteur, la partie peut sembler déséquilibrée mais le rugby a la grande vertu de quelquefois rappeler à l’humilité ceux qui pensent gagner les matches avant de les jouer.

          La partie va s’engager sur un bon rythme. Les deux équipes semblent vouloir profiter des bonnes conditions de jeu pour se lancer hardiment à l’attaque. Avec parfois un petit peu trop de suffisance et beaucoup d’imprécision pour les bleus visiteurs qui, bien que largement dominateurs dans toutes les phases de conquête, vont carrément oublier d’occuper le terrain adverse pour se contenter de jouer à la baballe.

          Heureusement, un superbe maul pénétrant après touche à 15 mètres de la ligne va ravager la défense rouge et noire qui va se retrouver le cul dans son en-but pour un essai très technique des 8 « gros » du pack bleu, bien piloté par son n° 9 Jean-Baptiste DIGER.

          Ce brusque accès de réalisme de l’entente du B.A.(B). va offrir à nos jeunes leur seule réussite de cette première mi-temps. Le reste du temps, à savoir 30 minutes sur 35, les orthéziens vont occuper nos 30 mètres. Les locaux reculent sur toutes les mêlées, perdent pratiquement tous leurs lancers en touche mais il leur suffit d’exercer un pressing intelligent sur notre charnière et nos botteurs pour camper dans notre camp. Territorialement dominateurs mais jouant quasiment sans ballon, ils ne sont guère dangereux et ne peuvent que réduire l’écart sur pénalité.

           Pour les nôtres, seule une percée très volontaire du ¾ centre Jordi ALVAREZ, repris de justesse à quelques encablures du paradis, va mettre le feu à une défense locale peu chahutée en cette fin de mi-temps. Pour l’anecdote, on a souri à la très belle course d’un pilier bayonnais traversant la quasi totalité du terrain d’une touche à l’autre, confondant largeur et longueur, son « exploit » lui valant dans le bus du retour de coiffer la magnifique perruque peroxydée récompensant le gaffeur du jour !

          L’encadrement de l’entente fait grise mine, les entraîneurs sont dubitatifs et le dirigeant Jean-Louis ALVAREZ inquiet craint que ce terrain d’Orthez ne « soit le cimetière de nos illusions » au vu de la piètre production de cette première mi-temps qui accouche d’un score serré (3 à 5).

          Les coaches, peu désireux de garder les deux pieds dans le même sabot, vont dès la pause citron injecter du sang neuf en procédant à 4 changements. Ils remettent de l’ordre dans les têtes en rappelant quelques consignes de base : jouer des touches à 8, fixer les avants adverses en groupe et occuper le terrain au pied avant de jouer les bons ballons. Résultats des courses, sur la première touche, les bleus commandent une touche à 4 !! C’est désespérant. Sur le banc on regarde en l’air, on lève les bras au ciel, on souffle, on râle, on trépigne, on parle de greffe de cerveau...

          Au milieu de ce grand foutoir, nos joueurs vont quand même réussir à planter un bel essai. Au bout d’un enchaînement avants-3/4 à quatre temps de jeu, Olivier BARBERTEGUY va placer l’arrière Nicolas CHAMPRES dans un intervalle de la défense glissée orthézienne. A 20 mètres des buts, notre n° 15 va s’engager et clouer sur place, d’un crochet intérieur à la Jason ROBINSON, le dernier défenseur pour filer sous les poteaux aplatir l’essai du break (3 à 12).

          On pense alors que les bleus, ayant enfin trouvé la clé, ne vont faire qu’une bouchée des locaux aux réactions sporadiques trop individuelles pour présenter un quelconque danger. Mais non, le jeu reste toujours aussi décousu et manque par trop de simplicité. Trop de joueurs veulent toucher le ballon, quelques avants se placent systématiquement après le n° 10 pour s’en aller défier l’adversaire et passent par le sol trop facilement, ralentissant la circulation du ballon et favorisant le replacement défensif de l’adversaire. Plus rien ne sera marqué jusqu’à la fin de cette partie très ouverte qui marque un coup d’arrêt dans la progression de l’entente ASB.AORC, tout au moins sur le plan du jeu.

          Partant du principe que « le meilleur moyen d’oublier les mauvais matches c’est de les gagner » (dixit le dirigeant Philippe CHARABAS), les bleus peuvent d’ores et déjà tourner leur esprit vers leur prochaine confrontation capitale avec Nafarroa en se mettant bien dans la tête qu’il faudra changer de braquer pour espérer rivaliser.

: « Aujourd'hui à part 2 essais très bien construits, tout le reste vous pouvez le mettre avec vos chaussettes sales et balancer tout ça à la poubelle ! »

« Vous avez une équipe qui a un grand potentiel et toutes les qualités pour pratiquer un jeu intéressant, mais vous avez pêché par manque de simplicité. En tous cas je me suis régalé, avec les jeunes les matches sont sains, sans truquage et le jeu est leur seule préoccupation. Continuez ! »