Après la bataille de tranchées de Peyrehorade c’est une bataille navale, fluviale plutôt, entre l’Entente de la Nivelle et celle de l’Adour (ASB-AORC) –selon l’appellation de Jean-Louis ALVAREZ- qui va se dérouler ce samedi à Blancpignon. Entre les corsaires de la baie et les dockers anglo-bayonnais on s’attend à une belle empoignade et l’opposition de style, entraperçue au match aller, promet un match spectaculaire. Déjà victorieux 13 à 11 à l’aller les visiteurs, toujours invaincus, affirment venir pour confirmer leur suprématie sur cette poule. Pour les locaux, ce match a une saveur toute particulière, au-delà de la revanche à prendre, c’est pour Thomas LAHENS, salement blessé 8 jours avant, que les bleus veulent donner le meilleur d’eux-mêmes. A l’échauffement, les locaux arborent des tee-shirts blancs portant le prénom de leur coéquipier encore sévèrement marqué mais qui a tenu à être présent à leurs côtés avant de se faire opérer lundi. Les nôtres, réunis dès le matin, ont bien préparé ce match et cela se ressent dès l’entame. Le jeu au pied puissant et précis de Romain PECASTAING va maintenir les rouges et verts dans leur camp. Les premières fautes adverses sont prestement transformées en pénaltouches. Nos avants vont faire étalage de toute leur technique mettant au supplice l’imposant pack visiteur qui va s’en sortir deux fois d’extrême justesse. Passé ce premier quart d’heure à sens unique, la partie va petit à petit s’équilibrer ; les luziens vont mieux tenir le ballon et commencer à alerter une cavalerie très fringante qui va être à deux doigts de conclure après une descente au pied le long de la touche, l’ailier commettant un en-avant sur la ligne au moment d’aplatir. Quelques secondes avant le repos une cocotte bleue va pousser les basques à la faute et l’artilleur PECASTAING ne va pas rater l’occasion, des 25 mètres en coin, d’octroyer aux siens 3 points d’avance avant les citrons. La main mise des visiteurs va s’accentuer dès la reprise. Les ballons, vite libérés, sont systématiquement écartés vers une ligne de ¾ incisive qui commence à nous donner le tournis et les gars de la Nivelle recollent au score grâce à une pénalité. Pour nos petits bleus, cela devient difficile. Certes, les conquêtes sont assurées, mais les initiatives manquent de tranchant et de spontanéité pour troubler des luziens très solides. Ils vont s’en remettre à la botte de PEC qui, d’un beau coup de savate de 40 mètres, va assurer 3 points de plus (6 à 3) à l’entrée du dernier quart d’heure. Elles vont être longues ces quinze dernières minutes ! En face, on joue plein gaz, toutes les pénalités sont jouées à la main, vers l’extérieur, avec un soutien rapide et bien placé. C’est du jeu à la toulousaine, un mouvement perpétuel qui met à rude épreuve une défense locale qui semble parfois débordée mais parvient toujours à assurer le plaquage décisif.
Avec la fatigue qui gagne, les chocs font mal et les changements se succèdent. Côté visiteurs, le grand n° 5, superbe athlète, qui vient défier « Jeannot » VIS plein champ, va laisser sa cheville dans la collision. Côté bleu, Marco JAUREGUIBEHERE, l’abonné de la tribune Parkinson de Jean Dauger, va revenir au banc après qu’un genou lui ait éteint la lumière. Nos jeunes tirent la langue mais doivent serrer les dents ( !) devant les déferlantes de la Nivelle qui tentent de les déborder. La lucidité des demis, bien soutenus par Nicolas CHAMPRES (aujourd’hui gambadant comme Pottoka son ami, son idole !) à la vision panoramique et au pied chirurgical, permet de desserrer l’étreinte de loin en loin… |