1 LASCUBE         2 SALLABERRY        3 MENDIBIL
4 PENALVA         5 TROUNDAY(cap)
6 ANTOLIN        8 DENOYELLE        7 OSPITAL
9 CARRILLO   10 BELASCAIN
11 LARREGUY C.        12 SABARROTS        13  LARREGUY M.       14 LARTIGOT
15 AGUERRE J.

UN PETIT POINT ET UNE GRANDE PEINE

        C'est donc, tout au bout d'une partie avec des prolongations au suspens insoutenable et après un chassé croisé incessant, que la Battitte, pour un misérable petit point , va quitter cette compétition 2007-2008 . Tous les supporters qui ont eu le privilège d'assister à cette rencontre garderont en mémoire la superbe prestation de nos garçons, qui face à un adversaire supérieurement armé, n'ont jamais rien lâché, sont constamment restés dans le match, menant, se faisant distancer, repassant devant, et tout cela, hélas vainement ....

        Les conditions météorologiques idéales et une parfaite pelouse promettaient déjà un beau spectacle. Et ce sont nos joueurs qui vont, dès la 3èeme minute, déflorer le marcador grâce à une pénalité des 40m de Jakes, suite à des paroles de trop du paquet de Saint Junien. Mais nous n'allons pas profiter longtemps de cet avantage; pratiquement sur le renvoi nos adversaires envahissent notre camp, enchaînant les temps de jeu et en concrétisant dès la 4ème minute par leur puissant et chevronné seconde ligne Manes à la conclusion d'un slalom du centre Dauba. Avec la transformation, nous voilà menés 7 à 3.

        10 points en même pas 5 minutes, quel départ canon ! Et tout ce premier acte se jouera à ce rythme débridé avec des va et viens incessants; ainsi dès la minute suivante, une belle relance de Benjamin Denoyelle, poursuivie par Mathieu Ospital manque de peu d'aller à dame. Alors que de l'autre côté, une grosse valise du 6 de Saint Junien échoue de justesse, par la faute d'un rebond capricieux dans notre en but.
          Et, à la 15ème minute, une grosse faute sur une sortie de regroupement offre aux joueurs de la Haute Vienne l'occasion d'effectuer un mini break. De 35 m, en moyenne position, l'ailier et buteur Cazenavette ne va pas se priver d'enquiller 3 points.

          Distancés au score, nos verts et violets vont se déchaîner et mettre le feu dans la défense rouge et noire, complètement dépassée à ce moment de la partie. C'est d'abord Stéphane Sabarots qui, à la suite d'une belle combinaison en sortie de mêlée, transperce le rideau défensif et repris à quelques mètres de la ligne, ne peut transmettre à Clément Lartigot. Puis c'est Ospi, encore lui, qui se libérant malicieusement d'un ballon porté s'echappe dans les grands espaces, transmet à Peio Carrillo qui sera malheureusement rattrapé à cinq mètres de la terre promise.

          A ce moment du match, on ne voit qu'une équipe sur le terrain, il ne manque, alors, que la concrétisation de ces belles actions; elle va enfin intervenir à la 24eme sous la forme d'un éclair de génie de devinez qui ? Ben, le Jakes, comme d'hab...
          Celui-ci, à 15 m de la ligne de but adverse, le ballon dans les mains et s'apprêtant, comme tout le monde le pense, à jouer une pénaltouche , se tourne alors complètement vers la touche opposée et tape un grand coup de pompe décroisé. Le ballon monte haut dans le ciel, et échappant à l'ailier de Saint Junien dépassé , il atterrit dans les bras adroits de Cédric Larréguy qui avait bien senti le coup et qui franchissait la ligne pour marquer un essai aussi splendide dans sa conception que dans sa réalisation. Avec la transformation de Jakes, le score de parité 10 à 10 reflète mieux alors la physionomie de la partie.

          Mais, nos garçons en veulent plus; ils continuent à dominer les débats et à tenter des coups de folie, comme cette pénalité rapidement jouée pour lui même dans ses 22 m par Sébastien Bélascain, qui donne à Clément Lartigau qui déboule le long de la touche sur 60 m et ne sera repris, lui aussi qu'à 5 m de la ligne.
Cette intense domination sera néanmoins récompensée à la 38eme minute par une nouvelle pénalité, suite à un énorme plongeon d'un seconde ligne adverse dans un ruck, de Jakes qui va ainsi nous donner un avantage logique de 13 à 10, juste avant les citrons.

          Une pause que tout le monde attend avec impatience tant le rythme effréné et la chaleur lourde ont déjà bien entamé les organismes. Et là, coup de théatre, alors que l'arbitre fait jouer des arrêts de jeu intempestifs et interminables, une action confuse près de notre ligne et une pénalité vite jouée à la main envoie le centre Dauba dans notre en but pour un essai coup de poignard. Avec la transformation de Cazenavette , à la mauvaise surprise générale, c'est notre équipe qui se trouve menée à la pause 13 à 17.

          Un peu assommés par cet essai assassin, nos gars vont subir la pression des rouge et noirs en ce début de second acte. La puissance du pack de la haute vienne impose de grosses séances et notre mêlée si dominatrice en première mi temps semble souffrir tout à coup.
Et logiquement Cazenavette continue son festival en passant trois points sur une pénalité de 22m en coin à la 44ème minute..
          20 à 10, les rouge et noirs se détachent irrésistiblement et semblent poser leur empreinte sur le match en s'appuyant sur la puissance de leur cinq de devant.
          Mais petit à petit, nos joueurs vont revenir dans la partie, un ballon porté énorme de nos gaillards d'avant va mettre cul par dessus tête leurs homologues trop confiants qui vont écoper d'un carton blanc par la même occasion. Hélas, le groupé pénétrant issu de la pénaltouche ne donnera rien.

          Les minutes passant, les verts et violets vont intensifier leur domination. Leurs adversaires étant bien organisés au large, nos joueurs vont insister dans l'axe; et la délivrance va arriver à la 60 ème minute, par cette énorme valise de David Saint Martin derrière sa mêlée, qui laisse tout le monde sur place sur les 22 adverses, et repris par l'arrière donne à Marmaye arrivé au soutien comme un bolide qui va aplatir entre les poteaux dans l'enthousiasme de tous les suiveurs de la Battitte au comble de la joie.
         Jakes convertissant la formalité nous voilà revenus à égalité 20 à 20. Ouf, tout le monde respire.

          Pas trop longtemps, car les Rouge et noirs vont alors réagir fortement en lançant leurs lignes arrières très rapides et physiquement impressionnantes. Mais il en faut plus pour effrayer nos centres Mika Larreguy et Peio Carrillo qui vont se jeter sur tout ce qui leur arrive dans le buffet en plaquant à tour de bras.
         Et de nouveau nos gars vont reprendre les commandes de la partie et se montrant les plus dangereux dans les dernières minutes.
          A la 72eme, une belle combinaison Denoyelle, Ospi donne un ballon à Jakes qui échoue de peu dans sa tentative de drop; Jakes en suivant tape un coup de pied de pénalité de 53m contre le vent qui frôle les poteaux.
Puis à la 78eme, une énorme percussion de Benjamin Denoyelle trouve Jêrome Mundubeltz au soutien, qui plaçant une accélération foudroyante va échouer, encore une fois à quelques 10 m de la ligne.
          Et les deux dernières minutes verront en notre faveur, une pénaltouche improductive et une nouvelle pénalité d'encore plus de 50 m de Jakes, hélas passer à côté.

        Il était dit que ces deux équipes si proches ne se sépareraient qu'au bout de prolongations.

        Quand on pense au rythme infernal sur lequel se déroule cette partie et que nos garçons doivent encore se coltiner 30 minutes de jeu supplémentaires, et tout cela sous un soleil de plomb.

          Des prolongations qui vont débuter de la meilleure des façons pour nos couleurs. Dés la 1ère minute, Jakes enquille un drop sans bavure, suite à un ballon récupéré sur une relance audacieuse adverse. Les rouges et noirs mécontents s'en prenant à M Roche, celui-ci les sanctionne immédiatement par une pénalité aux 50m. Jakes, impassible transforme les 3 points et donne un avantage net de 26 à 20, dès la 82ème minute.

          6 Points d'avance à l'entame de ces prolongations, on ne peut rêver mieux et envisager la suite avec optimisme. Ce n'est en fait que le début d'un incroyable chassé croisé tout au long de cette première période de la prolongation.

        Ce sont d'abord les joueurs de Saint Junien à la 88eme, après une intense domination qui nous transpercent par le bien nommé Le Faucheur qui vient conclure une séance de pilonnage sur notre ligne. Les Rouge et Noirs repassent devant d'un point avec la transformation de l'inévitable Cazenavette.
Bien qu'un peu entamés par ce nouveau rebondissement, nos gaillards luttent courageusement pour redresser la situation et à la 95ème , soit juste avant la mi temps de la prolongation, notre Jakes passe de 41 m une pénalité qui nous replace devant 29 à 27.
          Et à ce moment, de façon incompréhensible, M Roche fait durer cette mi temps encore 3 minutes et offre finalement une nouvelle pénalité à nos adversaires.
          Le pied de Cazenavette, notre bourreau, ne va pas trembler et il va passer sans coup férir, cette ultime pénalité de trop en donnant un nouvel avantage à ses couleurs 30 à 29.

          Elle sera de trop, car à partir de là, on sent bien que le ressort est cassé. Ce point, ce maudit petit point au regard de tous les efforts consentis représentera finalement une muraille infranchissable pour nos braves.
Ils vont tout tenter, se battre comme des lions, mais ils ne vont plus réussir à se montrer réellement dangereux. Les Rouge et Noirs nantis de ce maigre pécule ne vont plus rien lâcher.
L'arbitre sifflera la fin des débats sur une ultime avancée de notre paquet, essayant bravement et hélas, vainement d'extirper le ballon face à la défense rageuse et agressive adverse.

          Qu'ils faisaient peine à voir, nos vaillants garçons, harassés, effondrés sur la pelouse, ne pouvant regarder la joie exubérante, mêlée sûrement à un intense soulagement, de leurs adversaires, aussi épuisés qu'eux, mais vainqueurs.

          Nos gars sortent la tête haute de cette rencontre, ils ont tout donné jusqu'à la limite de leurs forces et on doit leur tirer un grand coup de chapeau. Il est des défaites qui valent des victoires, gageons que celle-ci en fût une. Et on a le sentiment que dans cette folle rencontre un groupe s'est forgé, garant de belles promesses pour les saisons à venir.