Au cours des trois premiers matches de classement les cadets de l'entente s'étaient chaque fois faits prendre dès l'entame par le rythme supérieur de l'adversaire. Cette fois, en suivant à la lettre les recommandations des entraîneurs, ils ont su parfaitement imposer leur jeu dès les premières minutes.
Passée la première pénalité, enquillée des 40 mètres en face des rouges et noirs nos jeunes vont mettre la main sur le ballon et se montrer sous leur meilleur jour. Avec un Julien DUPUIS retrouvé au lancer et une première ligne dominatrice nos 3/4 vont recevoir de bonnes munitions et, sans complications excessives, en faire le meilleur usage.
Dès la 4 ème minute, sur une déviation parfaite en touche, nos 3/4 vont se passer le ballon en profondeur de façon très classique("à la papa") pour alerter l'ailier gauche Mathieu OYHAMBERRY, très en vue cet après midi, lequel va mystifier son vis à vis d'un petit cadrage débordement puis placer son raffut sur le museau de l'arrière avant de plonger en coin. Jouer très vite et simple ça paye toujours ! Thibault LARRODO assure la difficile transformation (3à7). Il ne s'écoule que quelques minutes et nous voilà à nouveau dans leurs 22 mètres.
Encore une fois la conquête aèrienne est nickel, soudés comme un seul homme nos gaillard s'approchent irrésistiblement de l'en but, malgré une gourmandise qui fait avorter cette cocotte gagnante le ballon n'est pas perdu et l'ouverture au large propulse le demi d'ouverture Marc FAUCOULANCHE derrière la ligne. Trois à douze après un quart d'heure de jeu, on ne pouvait rêver meilleure entrée en matière !
A ce moment, nombreux sont ceux qui pensent que ce n'est pas ce match de barrage qui pourra nous arrêter. Certainement déconcentrés par cette surprenante facilité, les nôtre vont se mettre trop souvent à la faute. L'arbitre ne se prive pas, fort logiquement, de nous sanctionner et nos adversaires n'ont aucun mal à venir s'installer dans nos 30 mètres. Après avoir raté une pénalité bien placée, ils décident de jouer la suivante et placent un judicieux coup de pied à suivre dans la boîte. Le centre saint-juniaud a bien suivi et profite d'un rebond heureux pour marquer un essai inattendu qui remet notre belle avance en question (10à12). Pour les 10 dernières minutes, nos adversaires installent leur camp de base chez nous mais ils ne sont jamais réellement dangereux tant notre défense fait bonne garde.
Au changement de camp, avec l'appui du vent dans le dos, on se dit que le match peut être très vite plié, qu'il suffit d'amener le ballon au pied chez l'adversaire et de le presser pour qu'il nous le rende meilleur. Mais en s'enferrant dans un non sens tactique évident, nos jeunes vont essayer de jouer à la main sur la largeur dans leur propre camp. Derrière la main courant ça râle et ça tempête. Etienne : " Mai c'est pas possible, il faut jouer au pied avec ce vent, est ce que vous leur avez dit au moins ?". Sur le banc ça réplique aussi sec : "Mais bien sûr qu'on leur a dit, qu'est-ce que tu crois ? Tu veux quand même pas qu'on aille le faire à leur place !". A la 15ème minute notre demi d'ouverture va utiliser son pied pour la première fois et nous faire gagner 40 mètres d'une pichenette!
Pendant ce temps les saint-juniauds en profitent pour faire la loi dans les rucks, rendant nos tentatives d'enchaînements impossibles, et cherchent par des diagonales tendues derrière nos ailiers à remonter le terrain sans s'exposer. Bien que jamais menaçants offensivement, ils contiennent aisément nos assauts très approximatifs. Les quelques rares attaques bien amorcées sont annulées par de mauvaises transmissions quand ce n'est pas la cervicalgie chronique de notre second centre qui l'empêche de voir les surnombres intéressants.
Il faut attendre les 5 dernières minutes pour voir enfin nos avants reprendre les choses en main. Quelques charges bien senties dans l'axe vont refixer les papillons d'en face avant qu'une pénaltouche ne se profile à 10 mètres des buts. A la retombée d'une prise impeccable, la famille se regroupe et nous façonne un bijou de groupé pénétrant qui déjoue la tentative d'écroulement adverse en abandonnant un pousseur pour mieux se décaler et qui s'enfonce comme un coin en terre promise. Face à la colline des vignes du château Pessac-Léognan, nos avants cueillent là de belles vendanges tardives. Un joli cru, charpenté et collectif, affiné par le maître de chai Ben Ali.
Par cette victoire, acquise de haute lutte, nos jeunes se qualifient pour les 1/32èmes de finale du Championnat de France, objectif affiché en début de saison. Qualifiés en quinzième position dans le secteur Sud-Ouest, ils tenteront l'exploit de faire chuter l'entente Grenade-sur-Garonne/Seilh, un cador du Comité Midi-Pyrénées, dimanche prochain à Laloubère à 15 h 30.

BISCOTTE