Dans le bus du retour, Nicolas DROGON affichait un drôle de sourire vaguement rêveur. Si je devais employer le langage de ses jeunes joueurs, je dirais : « Il était trop blasé Nicolas ! »
Blasé parce qu’il se demandait pourquoi, mais pourquoi donc ses joueurs avaient attendu si longtemps (Noël peut-être ?) pour lui offrir ce match, lui qui souffre tant depuis le début de saison. Un effectif trop juste, des défaites qui se succèdent, des blessés, quelques joueurs manquant d’assiduité et qui pénalisent le groupe, le forfait à NAFARROA ... Bref, tout ça devait lui passait par la tête.
Alors rendons hommage à NICOLAS. Ce match, c’est la récompense de ton engagement d’éducateur. Educateur c’est dur parce que le labeur quotidien ne débouche pas toujours sur des résultats immédiats et visibles. Il faut du temps et de la patience, beaucoup de patience. Ça c’est un truc que beaucoup de gens même haut placés ne comprennent pas, en particulier le plus haut placé d’entre eux, un autre Nicolas...mais celui-là ne nous intéresse pas.
Alors merci NICO, ce match il est pour toi et soyons sûr qu’il y en aura beaucoup d’autres.
Car chers lecteurs, il n’y a pas erreur, vous avez bien lu le score ! 47 points, 7 essais ... et presque autant manqués d’un cheveu. Les juniors de l’entente nous ont offert samedi en terre béarnaise un festival offensif, comme un cadeau de Noël à leurs entraîneurs, un rugby champagne, un rugby de fête, qui nous a bien réchauffés après les pluies incessantes qui se sont abattues sur notre région pendant 2 mois.
Que s’est il passé ? Tout l’encadrement attendait depuis longtemps (trop longtemps !) un match complet de la part de nos jeunes. Un match où la qualité offensive de notre ligne d’attaque serait enfin au rendez-vous, et pas seulement pendant un quart d’heure. Nous avons été comblés au-delà de nos espérances par une kyrielle d’essais tous aussi beaux et construits les uns que les autres.
La présence du leader incontesté et incontestable Romain PECASTAING au milieu de ses copains a bien sûr facilité les choses avec 25 points à son compteur personnel. Mais surtout il a fait jouer ses partenaires et mis tout le monde en confiance, à commencer par son compère du centre Luc FOUCOULANCHE qu’on n’avait jamais vu cette année aussi tranchant et performant. A chaque ballon touché (et il en a eu !), il a mis le feu dans la défense adverse.
Mais comme nous le savons tous, le rugby commence devant et sans ballon, pas de jeu.
Notre mêlée a certes été parfois chahutée, mais elle n’a jamais sombré grâce à la présence de nos 2 piliers les plus physiques, présence qui était plutôt en pointillés ces dernières semaines !
Notre touche, elle, a été très performante et a permis d’alimenter largement une ligne de ¾ très inspirée. Mais surtout, nos avants ont été pour une fois constants 70 minutes durant dans le combat avec une 3ème ligne JAUREGUIBEHERE-BURON-LARREBAT rayonnante et très mobile. Une mention spéciale au guerrier Stéphane DUPLEICH, toujours présent dans les taches obscures, au jeu sans fioriture et ne perdant aucun ballon. C’est grâce à ces combattants de l’ombre que les joueurs de talent peuvent s’exprimer et avoir conscience de cela conditionne la réussite d’une équipe de rugby.
Après quelques occasions manquées (2 ballons tombés dans l’en-but !), le premier essai de cette fantasia offensive est marqué par Nicolas BETACHET après un judicieux petit coup de pied à suivre. Décidemment les Nicolas étaient à l’honneur samedi !
La première mi-temps voit nos joueurs envoyer du jeu des 4 coins du terrain, ne laissant jamais leurs adversaires respirer. Avec une confortable avance à la mi-temps, on pouvait craindre un relâchement, d’autant plus que la constance dans l’effort n’était pas jusque là le point fort de cette équipe.
Il n’en est rien. Même la petite échauffourée orchestrée par nos adversaires frustrés en début de 2ème mi-temps ne modifie pas la donne. Non seulement nos gaillards ne s’échappent pas mais ils répondent de la meilleure des manières en continuant à jouer au rugby avec appétit et en marquant 3 autres essais qui donnent une belle ampleur au score.
Le dernier essai, comme un symbole, voit Romain PECASTAING, à dix métres de la ligne, envoyer entre les poteaux son pote et capitaine Marco JAUREGUIBEHERE venu à hauteur comme un mort de faim .
Un match comme celui là doit donner confiance à tout le groupe et surtout lui montrer son très beau potentiel. Oui il est possible de faire une très belle fin de saison en championnat d’Aquitaine et se régaler comme samedi pour peu que certains joueurs indispensables au groupe retrouvent le chemin de l’entraînement ou au moins le numéro de téléphone portable de NICOLAS !
