Fatals arrêts de jeu !

          Dès l’entame les Bidartars investissent notre camp. Ils sont costauds physiquement, nous défient au près mais les jeunes anglo-bayonnais ne s’en laissent pas compter et nous offrent une grosse défense avec des solides plaquages. On comprend mieux le choix des entraîneurs de placer le 3ème ligne Paul CORDOBES au poste de demi de mêlée aujourd’hui. Avec les GARNIER, BURON et cap’tain JAUREGUIBEHERE il s’en donne à cœur joie et dézingue tout ce qui bouge !
          Comme nos adversaires semblent s’être déplacés sans buteur fiable nous subissons sans dommage comptable ce premier quart d’heure. Au contraire, les bleus de l’entente vont petit à petit remettre la main sur le ballon et à la faveur d’une incursion dans le camp adverse, c’est Tom COIGNARD qui va ouvrir le score d’un maître coup de pied.
          Vu l’état du terrain et le ciel qui déverse régulièrement quelques seaux d’eau sur les joueurs et le ballon, on se dit que ces 3 petits points d’avance risquent valoir de l’or au coup de sifflet final.

          Après les oranges, les Bidartars vont à nouveau investir notre camp mais cette fois-ci nos joueurs n’arriveront pas à se libérer de l’emprise de leurs adversaires. Ils vont subir tout en offrant une défense acharnée et courageuse. Il vont même éviter le pire sur un groupé pénétrant qui va franchir l’en-but mais l’arbitre Laurent LAGEYRE, ancien joueur du BO et de DAX, ne validera pas l’essai au grand dam des visiteurs. Comme leur buteur s’avère très maladroits, ils n’arrivent pas à concrétiser leur domination.
          Une violente averse de grêle va interrompre le match pendant quelques minutes et on se demande même s’il va pouvoir aller à son terme. Pourtant les débats « de boue » reprennent dans des conditions encore plus difficiles. On se dit alors que l’on s’achemine doucement vers ce score à l’ancienne favorable à nos couleurs.

          On arrive donc dans ces fatals arrêts de jeu. Les bleus de l’entente sont dans les 22 m bidartars avec une touche en leur faveur. On se demande alors comment ils peuvent perdre !
          Le groupé pénétrant n’est pas très bien mené et l’arbitre rend le ballon à nos adversaires. Ces derniers vont alors se lancer dans une magnifique sarabande offensive de dernière chance. Ils vont parvenir au 50 m en se faisant une multitude de passes sans jamais laisser tomber ce ballon savonnette. Ils obtiennent une pénalité et l’arbitre les autorise bizarrement à taper en touche. Cette touche, ils la loupent ! Mais un des nôtres fait un en-avant coupable.
          Sur la mêlée qui suit, les BIDARTARS vont à nouveau conserver ce ballon miraculeusement et balayer le terrain de gauche à droite puis de droite à gauche et décaler leur ailier. Ce dernier, couvert de boue, tel un oiseau mazouté arrive à déployer ses ailes et nous crucifie au poteau de coin.
         En apprenant le nom de cet ailier, célèbre par son père, je repensais à mon article précédent sur les gazelles d’antan. J’étais loin de me douter que, une semaine plus tard, un LAGISQUET nous enlèverait la victoire avec un débordement de dernière seconde.
          Comme quoi même avec ces conditions de jeu où le combat et le jeu au pied priment, les gazelles de l’aile peuvent « désembourber » un match.

          Les jeunes anglo-bayonnais étaient bien sûr très déçus et trouvaient ce dénouement injuste tant leur courage et leur implication dans le combat avaient été grands. Mais les visiteurs n’avaient pas volé leur victoire. Ils ont su parvenir à cet état de grâce que l’on rencontre parfois lorsqu’on joue son va-tout. Car, tout de même, se faire près de 50 passes dans la dernière minute dans ces conditions météo ne relevait pas de l’exploit mais tout simplement du miracle !
          Après ce match d’une grande correction, tout le monde ne souhaitait qu’une chose : un match retour dans des conditions de jeu normales. Ces 2 belles équipes le mériteraient.