Disons-le franchement, nous étions quelques uns à ne pas en mener large à la mi-temps, au vu du planchot et de la physionomie globale de la rencontre.
Il est vrai que dans un stade Christian Belascain balayé par un vent glacial soufflant en faveur des visiteurs, on n'aura vu, pendant vingt cinq bonnes minutes, qu'une équipe béarnaise dominant insolemment la partie. S'appuyant sur l'aide substantielle d'Eole, ils vont camper tranquillement dans nos propres vingt deux mètres et garnir le score sans états d'âme.
          Deux pénalités de leur arrière et un essai du troisième ligne viennent confirmer l'indéniable supériorité des visiteurs face à nos joueurs méconnaissables en cette première partie de rencontre.
Et si le dernier quart d'heure voit, efin, une bonne réaction de notre équipe, elle s'avère finalement stérile avec notamment deux échecs au pied de notre buteur, face à un vent capricieux, il faut le reconnaître; deux pénalités qui étaient venus récompenser la révolte de notre pack qui desserrait l'étreinte en infligeant de bonnes séances à son adversaire.
          Les citrons arrivaient donc sur ce score inquiétant et l'impression désagréable que l'après-midi était bien mal engagée.
          Le second acte allait débuter comme s'était terminé le premier, avec une intense pression de nos avants; mettant la main sur le ballon ils vont enclencher d'impressionnantes marches en avant. Avec en point d'orgue l'écroulement derrière la ligne visiteuse de tous nos gros et hélas, la décision de l'arbitre de ne pas accorder l'essai (52e). Ce n'était que partie remise puisque, Guillaume Saubade, touchait son premier ballon pour le porter derrière la ligne au bout d'un ballon promptement joué par Sabarots et Lucante. Enfin, notre équipe déflorait enfin le score, même si le chemin semblait encore bien long. Et il le fût. Il faut dire qu'en face on avait droit à l'équipe pénible de chez pénible dans toute sa splendeur. D'ailleurs, on peut dire que leur joueur le plus en vue de ce second acte fut leur soigneur, tant il passa de temps sur la pelouse, intervenant sur chaque action et hachant ainsi le rythme de la partie. Ajouter à cela, un capitaine demandant constamment des explications à un arbitre qui n'en étaient pas avares, et des Béarnais filous et truqueurs empêchant toute continuité dans le jeu; bref tous les ingrédients pour un bon petit match « pourri ».
          A ce jeu là les minutes défilant et la frustration grandissant, on arrivera à une bonne petite générale à l'ancienne qui aura le mérite de remettre les idées en place et de redonner un nouveau souffle à nos garçons.
En effet, alors que tout semblait perdu, les avants sonnaient encore la charge et un ballon porté monstrueux était illicitement écroulé à cinq mètres le ligne par Sévignacq. De Barbeyrac enquillait les trois points qui nous garantissaient les trois points de bonus défensif. C'était déjà ça.(80e)
          L'arbitre signalait alors cinq bonnes de minute d'arrêts de jeu à jouer, les cinq minutes de l'espoir qui allaient voir nos verts et violets multiplier les pénaltouches et enchaîner des ballons porté sur la ligne béarnaise. Dans une ambiance de folie, nos avants venaient constamment buter à quelques centimètres de la terre promise. Pendant ce temps, Lucante démarqué sur l'aile droite faisait de grands signes pour alerter ses camarades. Roger Aguerre, levant la tête, apercevait son collègue et lui adressait une superbe passe au pied. Notre trois quart centre rattrapait le ballon du bout des doigts et dans le mouvement plongeait dans l'en but adverse pour ramener nos verts et violets à égalité à treize partout. Et si la transformation ne passait pas, on avouera que l'on se contentera de ce match nul, tant les affaires semblaient bien mal engagées et le pire finalement évité.
          Gardons l'état d'esprit de cette fin de match pour rendre sereinement visite samedi prochain à nos voisins de Mouguerre, leaders de la poule.