Le Club cellule de base du sport, est l'une de ces vérités premières qui ne souffrent pas la discussion. Il est non moins évident, que le club se doit d'assurer la continuité de l'éducation physique, donnée à l'école, qui d'ailleurs est notoirement insuffisante, du fait d'un emploi du temps, qui ne favorise pas l'action des enseignants, pour inculquer à leurs élèves le goût du sport et de l'effort physique. Les Clubs eux aussi, sont dans l'obligation de se débrouiller, comme ils le peuvent, d'utiliser bon nombre d'expédients plus ou moins licites, pour boucler leur budget, bourriches, éditions de calendriers, vente de gadgets, autocollants, etc., etc..., en un mot il leur faut mendier, aller « à la mangave » comme le dit si bien l'un de mes amis.

Les équipements, le matériel, les déplacements coûtent très chers et sont soumis à la T.V.A. et pour certains matériel aux taux des objets de luxe, et là aussi, si l'argent ne fait pas le bonheur, il y contribue largement. Voilà le grand mot lâché, l'ARGENT toujours l'ARGENT, nerf de la Guerre, les dirigeants de Clubs savent très bien, que l'on ne peut rien entreprendre sans lui. Je ne m'étendrai pas sur les dirigeants qui ont commis l'erreur de confondre « CLUB avec EQUIPE » en mettant les doigts dans les engrenages d'une machine infernale, ignorant la marche arrière, et, qui au contraire, devient au fil des années de plus en plus insatiable. Ils ont ainsi créé une race de sportifs mercenaires, pour qui l'esprit de club ne représente pas grand chose, et, changent de « maillots » en fonction des offres qui leur sont faites par les sergents recruteurs. Le rôle du dirigeant au sein d'un club, n'est pas d'attirer chez lui, la super-vedette, ni de vouloir des champions à tous prix. Sa véritable vocation est de faire pratiquer le sport dans diverses disciplines à un maximum de jeunes gens. Ils ont également un rôle d'éducateurs, auprès de cette jeunesse à qui la pratique du sport, donnera le sens des responsabilités, de la communauté, et, qui par les amitiés et les relations nouées, au sein de cette grande famille, que doit être le club, aura la possibilité de se réaliser pleinement.

Malheureusement, nous sommes amenés à constater, que la race des dirigeants bénévoles, est en voie de disparition, les jeunes sont très peu nombreux pour assurer la relève, les nombreuses difficultés rencontrées par leurs aînés, ne sont pas faites pour les encourager à reprendre le flambeau.

Que faut-il faire, pour sauvegarder la continuité de ces éléments moteurs des Clubs et du sport? La question est posée, sera-t-elle résolue, par la Commission parlementaire présidée par M. MARIE, comprenant des élus de la majo­rité et de l'opposition, au cours des débats organisés, un peu partout en France, pour établir une synthèse de tous les problèmes qui se posent aux dirigeants de clubs, et, définir une déontologie du club sportif, qu'ils désirent sou­mettre au Ministère de tutelle. A mon avis, malgré tous les efforts, je ne pense pas qu'ils obtiendront un résultat, tant soit peu tangible, qui faciliterait l'action des dévoués et bénévoles serviteurs de la cause sportive. Toutefois ils auront eu le mérite d'essayer, et, rien que pour cela, nous nous devons de les remercier, de cette action en faveur des clubs sportifs.