Elle me fit bien rire, l'histoire que me raconta, voici sept ou huit ans mon vieil ami Géo et qui courait sur les grands Boulevards parisiens.
« Un réalisateur n'arrive pas à trouver le titre idéal pour le film qu'il vient de construire. Il s'en inquiète auprès de l'un de ses amis, lequel après quelques secondes de réflexion, lui demande sans l'ombre d'un sourire.
- Dans ton film y a-t-il des tambours?
- Non!
- Et des trompettes?
-!!!
- Alors titre: « Sans tambour ni trompette ». Depuis la formule a fait « flores » et l'O,R.T.F. n'a pas hésité à l'utiliser pour l'une de ses émissions de variétés. Je n'ai donc aucun scrupule à le faire à mon tour, pour planter le décor et développer les quelques idées qui vont suivre.
L'A.S.B. est un peu à l'image de ces auberges espagnoles « où l'on y mange que ce que l'on apporte ». Elle est d'une pauvreté chronique et doit en grande partie, à notre sportive municipalité de pouvoir continuer son œuvre. Elle a conscience d'avoir une mission à remplir auprès de cette jeunesse qui manque d'encadrement, de terrains de jeux, d'une raison quelconque d'espérer. L'A.S.B. se veut franchement anachronique mais reste pour tous les jeunes qui le désirent un guide sérieux, un ami permanent. Point de flon-flon, ni de rodomontades chez elle, bref « sans tambour ni trompette ». Cette année elle a imaginé d'introduire dans son Conseil d'Administration la « tranche Jeunesse », pour pouvoir continuer à subsister et à espérer. C'est ainsi qu'elle a désigné sa gracieuse « Egérie » en la personne de Mlle Larrieste, capitaine de la section de Basket Féminine. A ce choix en est venu s'en ajouter un autre: celui d'introniser à la meilleure place, au cœur de la Société, les quatre jeunes Mousquetaires: Mothe, Alain Gonzales, Marmayou et Bidart, tous joueurs de rugby en activité.
C'est bien direz-vous, mais c'est peu...
Cela suffit pourtant pour ranimer dans les cœurs des fidèles la « petite flamme ». Au fond un sage n'a-t-il pas dit « point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ».

Je n'en veux que pour preuve, l'aimable comportement de cette équipe Cadets de l'A.S.B.
cette section, composée en tout et pour tout, d'une vingtaine d'unités, « en raclant les fonds de tiroirs », s'est présentée, tous les dimanches matins sur les terrains du Comité. Chaque fois elle y a été battue, sauf une: un match nul, avec les Cadets de Dax à Dax.
Dans la première partie de son Championnat et de sa Coupe, elle n'a opposé que son courage et sa volonté, mais petit à petit elle a fait ses classes et montré que son application lui avait fait faire des progrès énormes. Déjà elle en « redemande ».
Comment dès lors, voulez-vous que l'A.S.B. ne retrouve dans l'exemple de ces petits jeunes, tout l'espoir dont, perpétuellement elle se nourrit?

FLAG.