Après le congrès de tour
L'énoncé de ces mesures montre la volonté de la F.F.R. d'obtenir rapidement une amélioration des conditions dans lesquelles se déroulent les rencontres.
Ces décisions prises constituent une menace très grave pour les clubs, même pour ceux qui, au départ, sont les mieux intentionnés. En fin de saison ils pourront se retrouver lourdement pénalisés par le manque de sang-froid des joueurs ou l'intervention du public.
Et cependant ces mesures étaient prévisibles après les très graves incidents de la saison 74-75 marquée par une recrudescence des brutalités, avec les dramatiques conséquences que nous avons tous en mémoire, et par une contestation fréquente de l'arbitrage allant jusqu'à l'agression... Des incidents aussi graves peuvent mettre en cause l'avenir du Rugby en France, en le privant de ses bases: joueurs et arbitres.
Il est certain que les éducateurs et les familles qui, actuellement, ne nous confient leurs enfants qu'avec réticence parfois, n'hésiteront pas à les diriger vers d'autres disciplines si nous multiplions les exemples de brillants athlètes diminués ou rendus infirmes par la pratique du Rugby.
Par ailleurs le Rugby ne peut s'exprimer pleinement que sous la conduite d'arbitres compétents et respectés. Comment pourrions-nous espérer voir ceux qui seraient les plus aptes à le devenir s'orienter vers cette carrière sportive si c'est pour y être vilipendés ou même agressés? Lorsqu'on examine à tête reposée les contestations dont ont été l'objet les décisions prises par l'arbitre on trouve presque toujours la même cause: une méconnaissance des règles par les joueurs et surtout par le public.
Cela est d'ailleurs confirmé lorsqu'au Parc des Princes les meilleurs « referee », dirigeant un match de Tournoi, sont l'objet de « bronca » monumentales pour des décisions cependant indiscutables. Il serait cependant plus raisonnable que nous considérions une bonne fois pour toutes que l'arbitre.
- connaissant mieux les règles,
- ayant la pratique de leur application,
- étant mieux placé sur le terrain...a toutes chances d'avoir raison.
Et si l'arbitre, étant un homme, a pu commettre une erreur d'appréciation, il serait également plus raisonnable de penser qu'au fond nous avons une chance sur deux de profiter de ses rarissimes décisions malheureuses.
Avant de le condamner il faudrait que nous soyons sûrs de bien connaître les 27 règles et les modifications, prudentes et toujours bien réfléchies, qui ont pu y être apportées dans un passé récent.
Ces règles difficiles sont cependant destinées à maintenir l'esprit du « sport roi» pour qu'il reste un jeu de mouvement permettant aux joueurs de s'engager à fond, loyalement et malgré cette lutte sans merci gagner à son issue l'estime de l'adversaire.
Je suis persuadé que l'A.S.B. qui a su au cours de ces dernières saisons pratiquer le Rugby dans la correction sportive n'aura pas à essuyer les très sévères sanctions qui sont maintenant applicables.
Elle a les moyens, cette année, de s'imposer par sa valeur si tous, joueurs et dirigeants, savent maintenir le sérieux et le moral qui conviennent à une équipe qui a l'honneur de porter le glorieux maillot de l'A.S.B.