La violence sur les stades
 
     
 
La violence est partout, sur et autour des stades, dans la rue, sur les routes, dans les lieux publics, les bals, les fêtes, etc... etc..
Il suffit d'ouvrir un journal, d'écouter la radio, de regarder la télévision, et ce ne sont que hold-up, enlèvements, prises d'otages, détournements d'avions, attentats, sans parler des guerres plus ou moins larvées. C'est paraît-il un signe des temps, et c'est cela qui est grave.
Mais revenons à nos moutons, sanctions contre le jeu dur, pas de pitié pour les coupables, oui bien sûr, mais qui sont les vrais coupables??? car, neuf fois sur dix, le joueur qui est exclu ne fait « que se rendre » et écope de la sanction.
Dans beaucoup d'équipes, nous en avons eu quelques exemples ces dernières années, sont beaucoup plus coupables, que ceux qui se font prendre, certains éléments sournois, provocateurs. Ce sont toujours les mêmes, qui tout au long d'une rencontre, injurient leurs adversaires, presque toujours des avants, des « vieux de la vieille ». Ils n'ont de cesse, qu'ils ne les aient poussés à s'énerver, à commettre la faute, qui sera justiciable de l'expulsion. Ils empêchent de jouer, agrippent les sauteurs à la touche, tirent les maillots des plus rapides, insultent les uns, harcèlent les autres. Vicieux, ils sont très rarement pris sur le fait. Ce sont les plus grands ennemis du jeu loyal, et sont toujours à l'origine des échauffourées. Or, que se passe-t-il ? Ils ne commettent pas d'actes appelant l'expulsion. Existe-t-il un moyen de les dépister et de les museler? L'arbitre ne peut pas tout voir, d'autant, que ces vieux « renards}) agissent le plus souvent dans son dos, et que leur action, en elle-même n'est pas « bien méchante » au pire, quand ils sont pris, ils n'écopent que d'une pénalité.
A notre avis, c'est là, que l'action des Délégués sportifs a entre autres, un rôle à jouer, en notant sur leurs fiches, les actions répétées de ces joueurs, toujours les mêmes, et en les faisant sanctionner aussi sévèrement que les joueurs exclus. Il serait également nécessaire d'adjoindre au directeur de jeu, des juges de touche officiels, qui aient la possibilité de lui signaler, tous ces actes de provocation et, qui pourraient être appelés à donner leur avis sur des cas litigieux, étant entendu qu'après courte discussion, l'arbitre resterait maître de sa décision.
Bien sûr direz-vous, un joueur digne de ce nom, doit savoir garder son sang-froid et passer outre, toutes ces tracasseries, mais dans le feu de l'action, les réflexes, bons ou mauvais, agissent plus vite que la pensée raisonnée.
D'une part, on invite les joueurs à l'engagement physique total, ou l'on déplore ce manque d'engagement, et, d'autre part, on donne des consignes aux arbitres, aux délégués, pour sanctionner sans pitié le jeu dur. Mais, la ligne de démarcation, entre l'engagement physique et le jeu dur, est bien mince, où finit l'un? Où commence l'autre? Pour notre part, le passage de cette frontière, est le résultat de l'action des provocations répétées, tout au long d'une rencontre, par ces joueurs plus ou moins sur le retour. Nous sommes persuadés, que le jour où ces gens-là, seront neutralisés, une amélioration très sensible sera enregistrée, pour le plus grand bien du rugby, qui doit rester un jeu viril, avec un engagement physique total mais exemplaire. Certains pensent que l'expulsion temporaire, pour une brutalité qualifiée de légère, ou de nervosité, calmerait les belliqueux, et éviterait l'escalade. D'autres, ont pensé à différencier les sanctions, ainsi une faute de jeu, ne donnerait droit qu'à un coup de pied franc, par contre une brutalité caractérisée, donnerait droit à deux coups de pieds francs (le Tap-pénalties du jeu à XIII).
Mais l'application de ces suggestions, tributaires de l'acceptation de l'Internationnal Board, n'ont guère de chance d'être officialisées un jour.
Le plus simple évidemment serait que chaque club, élimine volontairement, sa ou ses brebis galeuses, mais là aussi, ce n'est pas demain la veille.
Il a été dit, il y a déjà bien longtemps, que le rugby est un jeu de voyous, qui doit être pratiqué par des gentlemen. Mais hélas, cette race est en voie de disparition, même chez les Britanniques, quelques événements très récents, sont là pour nous le prouver.

J.-R. PEDARRIOSSE.