Une grande Vieille Dame

 
         
Robert DUFOURQ - Michel ETCHEVERRY
           
Certains lecteurs s'étonneront, peut-être, que ma chronique annuelle soit consacrée à la Société Nautique de Bayonne dans l'opuscule" PANORAMA SPORTIF » réservé à l'A.S.B.
Mis à part la règle qui autorise l'expression de toutes les opinions dans la rédaction du « calendrier », une forte sentimentalité et, disons-le, un amour profond, me conduisent à présenter ces quelques lignes, en hommage à notre « Doyenne »qui a ouvert voici plus de cent ans (1) les voies du sport à la jeunesse bayonnaise.
En ouvrant, victorieusement, le deuxième volet du LIVRE D'OR de la Société Nautique de Bayonne, la charmante et toute jeune Valérie CHANTEUX, a accompli un exploit qui prend la valeur d'un symbole. Son titre de Championne de Guyenne, catégorie cadette (1re année), apporte à la vieille Société bayonnaise une bouffée de fraîcheur qui garantit bien sa continuité.

Robert DUFOURQ - Michel ETCHEVERRY ont réussi l'exploit, unique dans les annales, de remporter les championnats de France, en trinquet, mur à gauche et place libre 1975.

On pourrait, à partir de cette performance qui l'a menée en finale du championnat de France, extrapoler et manier le dithyrambe pour chanter les mérites et la gloire de la SOCIETE NAUTIQUE et de sa jeune protégée. Tel, pourtant, ne sera pas notre propos.
La NAUTIQUE fait partie intégrante du patrimoine bayonnais. Son standing et son rayonnement sont grands. Malheureusement ses ressources sont faibles. Je n'en veux que pour preuve l'anecdote qui a marqué la venue de M. MAZEAUD, Secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports. Ayant manifesté le désir de visiter de fond en comble les installations du bâtiment, PEDARRIOSSE, secrétaire général, lui avoua, avec une certaine gêne, qu'elles n'étaient pas tellement présentables.
« Raison de plus... répondit le Ministre en prenant familièrement le bras de notre ami... »
L'Enfer est, dit-on, pavé de bonnes intentions et les paroles et semi promesses qui furent échangées apportèrent un semblant de réconfort dans un dialogue parfait de courtoisie et de sincérité...
M. MAZEAUD a fait l'unanimité parmi tous les dirigeants présents. Le rayonnement que dégage sa personnalité est grand, mais les problèmes qui se présentent à lui sont tellement nombreux et disproportionnés avec ses moyens véritables...
M. MARIE, Député, a lui aussi bien compris le problème et l'a développé sur le thème: « le club, cellule de base du sport.. » Ses débats ont obtenu un succès certain et ont le mérite d'avoir mis en exergue ce qui est une évidence première.
II faut sauver le Club - ici je ne désigne pas uniquement la NAUTIQUE - tous les clubs 1... En les intégrant directement dans la vie de la cité.
Pour avoir, le premier, « cerné» le problème, son mérite est grand. Mais, franchement, je crois que la solution, pour sa plus grande part, se trouve dans les mains de M. le Maire de Bayonne.
Dernièrement ce dernier a pris en charge ce monument qu'est le Trinquet Saint-André. Ainsi rénové, restauré, le vieux trinquet continuera sa mission historique. La NAUTIQUE, en dépit de trésors d'ingéniosité, ne pouvait, seule, résoudre ce problème financier. Elle en aura, durant dix ans, le gardiennage avec l'espoir que son contrat sera reconduit, ce qui - sur le plan sportif _ serait parfait...
Il pourrait en être de même pour le « garage» de la Société. Celui-ci aussi fait partie de son actif... mais est beaucoup trop lourd pour ses vieilles épaules.
Je ne me permettrai pas, ici, de développer des théories hardies, ou d'apporter des solutions qui ne seraient que « mes» solutions. Je connais trop la compétence, en matière administrative, de M. le Maire de Bayonne et de son Conseil Municipal, pour m'ingérer dans la question. Mais je sais aussi que M. le Docteur Grenet est un grand sportif, d'une compétence parfaite, et que Bayonne sera, peut-être, la première? à « municipaliser» ou plutôt à rassembler sous sa férule tout ce qui touche au sport local.
Ainsi débarrassée du véritable « boulet» que constitue l'entretien de leurs bâtiments, les Sociétés pourraient se cantonner plus utilement dans leur rôle purement sportif. J'ai l'avantage de disposer, dans les colonnes de ce livret, de la liberté la plus absolue. Les lignes qui précèdent peuvent être considérées comme vagues divagations ou élucubrations dangereuses, mais aux questions:
- « Le Club, cellule de base du sport ».
- « Sauvons les clubs» !.
Nous répondons avec force OUI de tout notre cœur... En laissant à MM. MARIE, GRENET et aux dirigeants de clubs le soin d'en déterminer les modalités.

FLAG.

(1) Officialisée en 1875, la NAUTIQUE pratiquait le sport d'une manière « sauvage» (le mot n'était pas alors d'actualité) depuis une bonne vingtaine d'année.