RETROSPECTIVE
 
           

Puisqu'on me demandait d'évoquer les premiers pas de la nouvelle A.S.B., je vais essayer, en résumant des souvenirs vécus, de faire revivre ce passé relativement récent, et de rappeler les points et les faits qui ont, peu à peu, permis à notre club de retrouver sur les terrains de rugby une certaine notoriété.
La première équipe fut entraînée par Frédé Gonzalez, le père de Patrick. Il ne disposait que d'un faible effectif de joueurs où figuraient néanmoins les frères Carareigt, tandis qu'en Juniors opéraient, entre autres: Legarto, Sainz et Bisbau. Belle récolte pour un premier semis car, à l'heure actuelle, de ces pionniers sont issus: deux arbitres, un dirigeant et un joueur de Nationale.

Au début de la deuxième saison, Lacassagne, Sarastume, Uharte et quelques militaires de la Citadelle à la réputation affirmée de baroudeurs, vinrent nous renforcer. L'entraînement m'ayant été confié par le Président Ducasse, je compris très vite que les meilleurs soldats, sur le terrain, étaient les trois civils. Aucun des familiers des champs de bataille ne justifia sa réputation dans les rudes combats des packs. Malgré tout, les résultats étaient encore minces; mais quelle ambiance... et quelles troisièmes mi-temps extraordinaires.

Je crois que cette renommée a beaucoup contribué à nous attirer peu après les Simon Lajusticia, Heguy, Etchart, etc..., en dépit de la mauvaise réputation que nous faisaient certains clubs d'honneur du Comité dont nous troublions déjà la quiétude.

Au bout de trois saisons l'A.S.B. jouait les tout premiers rôles dans ce difficile Championnat de Côte Basque où figu raient Anglet, Mouguerre, Mugron, Castets, Hasparren, Hosse gor, Salies et Puyoo.
Péhau, Roudé, Rollet, Olhagaray, Anglade, Lataillade, Mindeguia, Minguez, Mundulbetz, Lahary, avec les anciens déjàcités et les jeunes formés au club, Labarrère, Labarthe, Aguerra, A. Gonzalez, Aria, Legarto, ont formé ensuite l'ossature des Équipes d'avant 1970 qui, quatre fois en cinq saisons se sont qualifiées pour le Championnat de France Honneur, clé de l'accession à la 3me Division.

Mais que d'aléas et de déceptions avant d'avoir réussi cette montée sous la direction d'Alain Micotz. Le premier faux pas c'était à St-Médard où Poncini oublia de marquer l'essai de la victoire. Plus tard ce fut contre Bizanos où Uharte eut la malchance de rater la touche à la dernière seconde, ce qui permit à Bergez de Bizanos de nous passer, des 45 mètres en coin, le drop. de la défaite. Ensuite à Puyoo où le Mugron de Berilhe nous planta, pendant les arrêts de jeu, l'essai qui ruinait toutes nos espérances. A Puyoo toujours où ASASP nous obligea à concéder le nul (qui ne nous qualifiait pas) à la suite d'un contre sur Lajusticia à la première minute de jeu.A St-Vincent enfin contre Puyoo quand un de nos joueurs (que je ne citerai pas pour ne pas nuire à son autorité), lâcha, dans l'en-but adverse et entre les poteaux, la balle de match tandis qu'un autre, provoquant une pénalité pendant les prolongations, qui nous coûta définitivement le match et le titre de Côte-Basque.

Heureusement ces avatars n'ont pu détruire, tout à fait, la foi en notre destin et, c'est en 69-70 que nous obtenions enfin une première récompense à nos efforts. Ainsi à la fin d'une saison moyenne en Championnat du Comité, l'équipe retrouva tout son tonus pour accéder au quart de finale du Championnat d'Honneur contre Arudy.

Cette fin de saison mériterait à elle seule tout un chapitre. La courte défaite subie contre Arudy, sur le terrain détrempé de Peyrehorade, importait peu car, le dimanche précédent, l'A.S.B. avait conquis de haute lutte contre Lormont à Morcenx, le droit d'opérer en Division supérieure. Cette promotion avait été fêtée avec éclat.

La période contemporaine est trop présente à beaucoup de mémoires pour qu'on s'y attarde longuement.
En 70-71, pour notre première saison en 3me Division, l'A.S.B. accédait aux 16e éliminée par Coarraze-Nay. Ce match avait réalisé, de loin, la plus belle recette des 16e, prouvant ainsi qu'A.S.B. - Coarraze constituait une affiche susceptible de déplacer les foules. De plus, nous comptions dans nos rangs les trois nationaux transfuges de l'Aviron: Arreguy, Iriberry et Alchuteguy.
Leur départ et quelques dissensions internes heureusement surmontées, ne nous ont pas permis de renouveler l'exploit de 1970. En 1974 seulement, sous la direction de P. Desarminien, nous parvenions à nous qualifier pour les 32e. Bien battus par Vic-Bigorre commandés par Dupuy, nous n'avons pu que reconnaître sportivement leur supériorité.

Petite consolation : nous avons toujours prouvé que notre place en 3me Division n'était pas usurpée et que nous étions un club redouté des meilleurs. St-Médard devenu depuis National n'a pu nous battre, il y a trois saisons, que d'un but de pénalité discutable. Coarraze, autre National, dut concéder le nul à St-Léon. Gujan y souffrit beaucoup avant de nous battre de justesse. Anglet y perdit plus souvent qu'il n'y gagnait. Mugron fut sévèrement défait. Orthez, Bizanos, Morlaàs et beaucoup d'autres, battus.
Mais évoquer le passé conduit chez les amateurs de rugby à penser à l'avenir. L'A.S.B. ne cache pas son ambition d'accéder tôt ou tard à la deuxième Division. Certaines conditions sont d'ores et déjà réunies: 35 licences Juniors, des effectifs pour former deux bonnes équipes Senior et enfin un atout primordial à mes yeux, nos éducateurs tous issus de l'A.S.B.

M. M. JUNQUAS