Vers le but
 
         

Disposant d'un « matériel humain» somme toute assez modeste - (que les joueurs de l'équipe fanion ne voient là rien de désobligeant, bien au contraire) ­l'A.S.B. vient cependant de franchir une nouvelle étape vers le but qu'elle s'est assignée: retrouver une place parmi les « ténors» du rugby. Ceci sans prétention outrancière, chacun convenant qu'il n'y a là rien que de très normal pour un club qui, dans le passé, a déjà tenu honorablement son rang parmi les « grands ». N'est-ce pas les... « Vieilles gloires » qui se sont retrouvées - avec quelle chaleur amicale -, voici quelques semaines, chez l'ami TOULET, autour d'un « méchoui », dont parle si bien, par ailleurs, notre ami FLAG ?..

Si nous mettons l'accent sur la modestie des moyens en sa possession, c'est bien, précisément, pour mettre en exergue le mérite de ceux qui sont parvenus à hisser l'A.S.B. à ce stade de son ascension. Nous voulons parler, en particulier, des entraîneurs: Robert LACASSAGNE et Francis MUNDUBELTZ, leur modestie dut-elle en souffrir. Leur compétence et leur dévouement à la « Cause» méri­tent bien d'être cités en cette occasion. Et aussi une autre qualité, primordiale celle-là, qui consiste à savoir apporter dans leurs contacts avec leurs « élèves» cette chaleur humaine qui fait d'une « classe» de vingt gars une équipe de vingt copains. Et ça c'est important !...

Dans cette brassée de « fleurs» nous n'aurons garde d'oublier ceux qui, tout de même, ont été les principaux artisans de ce succès: les vingt et quelques joueurs qui se sont dépensés si généreusement tout au long de la saison, avec une mention particulière pour leur capitaine Rémy LACROIX, toujours sur la brèche « capitaine cou­rageux », dévoué, pondéré, au calme inébranlable, à la sagesse exemplaire. A signaler aussi - ce n'est pas si fréquent - leur constance et leur assiduité aux entraî­nements, raison majeure de leur réussite.

Mais si une étape a été franchie victorieusement, il reste cependant un dur chemin à parcourir, parsemé d'obstacles, qui seront probablement les plus difficiles à aborder. C'est pourquoi il nous faudra, cette saison, doser nos efforts, ménager notre souffle et ne pas présumer de nos forces. Quoique, pensons-nous, sensiblement renforcés par de nombreuses rentrées dont quelques-unes de valeur appréciable, nos moyens, en comparaison avec d'autres clubs de même lignée, resteront encore modestes face à la tâche qui nous attend. C'est pourquoi, quitte à tempérer l'euphorie de certains Asbéistes, nous devons nous abstenir de tout triomphalisme et garder la tête froide. Nous avons, Dieu merci, une Commission de Rugby compé­tente avec, à sa tête, Marcel JUNQUAS qui sait ce qu'il veut, un Comité Directeur uni et serein et un Président modeste - trop, peut-être? - mais combien réaliste et efficace. -La barre est en bonnes mains. Et l'enthousiasme - il en faut! - ne manque pas.

Il nous reste aussi, en ce début de saison, à atteindre un premier objectif: attirer à nous un noyau de bonnes volontés, jeunes et dévouées, susceptibles d'encadrer et instruire tout ce contingent de nouveaux joueurs qui nous ont fait confiance en venant à nous. N'oublions jamais que le succès et la pérennité appartiennent à ceux qui savent forger, eux-mêmes, les outils de l'Avenir. AVIS DONC A TOUS CEUX QUE CETTE TACHE EXALTANTE POURRAIT INTERESSER !...

Maintenant tous au travail! Et, alors... oui tous les espoirs seront permis. Mais pour cela, inspirons-nous de cet adage: « Chi va piano va sano, chi va sano va lontano », que Racine a si bien traduit par « Qui veut aller loin ménage sa monture »...

André RAGUIN.