Pierre Labiaguerre n'est plus... Le Seigneur de Villefranque, comme l'appelaient affectueusement ses intimes, a bouclé la boucle, à l'âge de 77 ans; avec une rapidité effrayante, laissant muette la masse de ses innombrables amis.
Ils étaient tous là, dans cette petite église de Villefranque, cloués d'émotion. Les chants basques, impressionnants par le mystère qu'ils dégagent pour les non-initiés à la langue rendaient plus émouvante encore, la cérémonie religieuse.
Des fleurs, venues de partout et notamment des sociétés sportives, dans leur langage particulier, disaient bien l'émotion générale.
Car Pierre Labiaguerre fut un très grand sportif. Successeur du regretté Docteur Henri Corrèges, à la Présidence de l'Association Sportive Bayonnaise, il fut aussi le Président du Guidon Bayonnais. Il compléta ses activités sportives par une activité sans relâche, à la Société Nautique de Bayonne, qu'il marqua, avec son ami Paul Duprat, par la restauration du vieux trinquet Saint-André.
Mécène important pour tous, il alliait à un cœur d'or, un goût prononcé du commandement, qui en faisaient un personnage particulier. Plus de vingt cinq de ses compagnons, de la première heure, représentant l'A.S.B. sont venus l'accompagner. La consternation se lisait sur leurs visages.
L'an dernier, voulant à tout prix établir la liaison entre Anciens et plus jeunes, il voulut faire la connaissance de son successeur du jour, M. Raymond Bruneau. Il offrit, à cette occasion, un succulent repas, arrosé des vins les plus fins de sa cave personnelle. Au dessert il improvisa un de ces laïus, dont il avait le secret, chanta les mérites de l'A.S.B. et ponctua le tout, par la remise d'un chèque important au Président actuel.
C'était tout l'homme!
A ses enfants, Monsieur et Madame Jean Labiaguerre, le mainteneur de la tradition familiale; à sa fille Mayi; à leurs enfants, nous adressons nos condoléances émues.

Nous nous inclinons devant l'immense chagrin de Mme Pierre Labiaguerre, qui perd à jamais un compagnon d'exception.
Un très grand ami est parti. Adieu... Pierre !
F. A.