Evidemment, rien à voir avec les favoris de Henri III, qui croissaient et se « multipliaient » - on se demande comment? - à la Cour de France.
Mais simplement de l'expression favorite du Directeur de l'Ecole de Rugby, M. Georges Dupiot, pour admettre et excuser toutes les fautes vénielles de ses ressortissants. Oui, ils sont « mignons » ces petits, pris en mains par les trois mousquetaires, qui naturellement étaient quatre comme dans le fameux roman d'Alexandre Dumas. Et on ne sait vraiment à qui attribuer la palme du mérite tant leur histoire est devenue attachante aux yeux de ceux qui ont pour mission de conduire l'A.S.B.
Entraînés, dès le début, par Mothes, Bidart, Marmayou et Aguerre, ces jeunes se présentaient pour leur premier match contre le Biarritz-Olympique... avec NEUF joueurs seulement. Renforcés très obligeamment, par leur grand voisin, les jeunes prirent, ce jour-là, une bonne piquette "... et un certain goût aux choses du rugby.
Conscient du danger, le fameux sigle (MBMA) – il faut suivre la mode ou quitter le pays - se mit à l'œuvre.
Les Juniors avaient volé en éclats dès leurs premiers matches et renoncé, très facilement, avec plusieurs centaines de points, dans la musette. L'événement, passé inaperçu pour la grande majorité des supporters, à tous crins, devenait extrêmement grave pour les responsables. Comment se faisait-il que les Juniors sur lesquels l'A.S.B. pouvait compter, normalement, se retrouvaient, dès le mois d'octobre, les mains en l'air, non pour danser le fandango de la victoire, mais pour demander « kamarade » ? Car, c'est là que le bât blesse... Une société qui ne dispose pas de jeunes est appelée à supporter les pires ennuis. Il faut bien le reconnaître, l'A.S.B. avait à faire face à une véritable situation de crise et le même cri d'alarme poussé par nos puissants voisins, lors de leur assemblée générale, ne peut que confirmer le point de vue...
S'il est admis, généralement, que le RUGBY est chez nous le sport n° 1, il faut bien le reconnaître, la grande masse des jeunes va de plus en plus vers le FOOTBALL. A Bayonne, il y a davantage de licenciés qui pratiquent le « rond» que « l'ovale "...
Est-ce un signe des temps? Ou bien une contrainte trop rigoureuse des « choses" administratives ?..
Heureusement que la qualité reste nôtre...
Nous pensons qu'une plus grande souplesse des sacro-saints règlements, chez les tout jeunes, ne pourrait être que l'auxiliaire précieux du Bénévolat. Combiens de jeunes, perdus à tout jamais, ignorant toutes lois, qui sont venus, hors des délais réguliers, essayer de signer une licence, au début de la compétition?

Ce trop long aparté - mais qui nous apparaît d'une importance vitale - étant fait, revenons à nos moutons, en l'occurrence les jeunes de l'A.S.B.
Mise au pied du mur, la M.B.M.A. fit appel, alors, aux bons offices du Directeur de l'Ecole de Rugby. Quatre des meilleurs minimes - les plus physiques - furent incorporés dans l'équipe cadette. On y ajouta - pourquoi ne pas le dire - deux éléments ayant accédé à cette heureuse - pour nous, les vieux - mais malheureuse - pour eux qualification de juniors.
On arriva, ainsi à former une troupe assez hétéroclite d'une vingtaine de gosses. Les résultats de la bonne volonté ne se firent pas attendre et l'équipe glana quelques succès qui la mit en moyenne position en Coupe du Comité.
Avec la compétition ASSU, cette formation trouva sa pleine mesure et nous distribua quelques très bons matches qui la mit à la première place de toutes les équipes engagées dans la compétition.
Bien que classée n° 1, l'A.S.B. devait affronter à Orthez l'équipe - « poison » de la société, j'ai cité: Lembeye. Nos jeunes, pour n'avoir pas encore compris qu'il faut gagner le ballon avant de le jouer, y furent battus par la différence de coups de pieds (12 à 7) sans avoir, en rien, démérité.
On peut, franchement, le regretter, car la rencontre était cent fois à leur portée.
La belle aventure (27 matches au total) était terminée, mais du joyeux Pampi au chérubin Vidal, en passant par les espoirs, Mays, Llamas, Everit et autre Cossentino, tous s'étaient bien amusés et ne demandent qu'à recommencer.
On ne voudrait pas terminer ces quelques appréciations, sans rappeler que depuis belle lurette, les deux juniors en question - Tauzin et Pénoche - avaient été remerciés en raison de leur âge trop « avancé "...
« Et maintenant, que vais-je faire? ", la chanson célèbre de Gilbert Bécaud est plus que jamais d'actualité. Ces cadets vont « passer » juniors. Les difficultés seront beaucoup plus grandes. Vont-ils, comme leurs aînés, se « coucher » gentiment ou se disperser dans la nature ? Ou au contraire, comme il sied aux gens de l'A.S.B., supporter en équipe, les aléas du début de compétition, s'accrocher, pour terminer très fort, et apprendre le mieux possible.
La réponse leur appartient.

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