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Merci M. Vauban

 

Lorsque nous recevions à Bayonne, à l'occasion de rencontres de rugby, d'autres équipes, le problème de la réception d'après-match était permanent, nous étions les éternels quémandeurs d'une salle. Le plus souvent ce fut celle du bar du Parc des Sports, ou celle de l'Amicale du Petit Bayonne.

Mais un jour de l'hiver 1983, la municipalité nous proposa un local: une casemate dans les remparts de la porte de Mousserolles.

 

Lorsque nous l'avons visité pour la première fois, il fallait une bonne dose d'optimisme, et une certaine imagination pour penser récupérer cette salle. En effet, si les dimensions monumentales de la casemate n'ont pas changées, il vous faut savoir qu'il était pratiquement impossible d'y pénétrer. S'y trouvaient entassés pêle-mêle, les rails de l'ancien train du lac de Saint-Pée, des banquettes de cinéma défoncées, des monceaux d'affaires abandonnées on ne sait trop par qui et pourquoi. Le sol était un véritable marécage, et il fallait se déplacer au milieu de tout cela sans aucun éclairage, puisque les dernières lampes qui y avaient été installées, le furent par l'occupant allemand.

Heureusement que nous étions une équipe car je crois qu'un homme seul aurait très vite renoncé.

 

Qu'il me soit permis decitér un seul nom, celui du regretté Francis Doxin, qui le premier avait vu le parti que l'on pouvait tirer de cette salle.

L'intersaison arriva à point nommé et les cadets et juniors furent" réquisitionnés" pour parfaire leur musculation en remuant des tonnes de ferraille, et en remplissant des bennes entières de détritus aussi variés qu'inattendus en ce lieu.

 

Puis ce fut un nouvel appel à toute l' A.S.B., il fallait couler une chappe de béton pour limiter les entrées d'eau. Le jour dit, c'est presque toute la battite qui était présente, de la première aux minimes, et dans la matinée, l'affaire fut coulée. Pendant ce temps, les projets d'aménagements intérieurs prenaient forme en tenant compte des impératifs de sécurité, d'aération, d'évacuation. Peu à peu, les transformations s'opéraient et nous commencions à entrevoir le résultat définitif. Cette perspective nous a soutenus lorsque les forces et la bonne volonté s'étiolaient.

 

Enfin, avant l'achèvement de la saison 1983/1984, l'A.S.B. recevait ses premiers visiteurs dans ses murs, nos différentes équipes pouvaient organiser quelques soirées dans ce qui, en l'espace de quelques mois, était devenue une magnifique salle que tous admirent et que certains commencent à nous jalouser, salle qui fut inaugurée un samedi de juin 1984 en grande pompe, et il y avait foule ce jour-là, dans cette casemate, où tous les amis étaient présents autour d'un superbe buffet.

Depuis, il ne se passe guère de semaine sans que ces vénérables murailles ne résonnent de chants ou de discussions animées, mais toujours entre gens de bonne compagnie autour d'une table.

 

La prochaine étape que nous pouvons raisonna­blement envisager, c'est de faire de notre casemate un véritable" club-house" où tous, amis et membres du club, pourront se retrouver en permanence.

L'un des charmes cachés de notre salle réside dans son environnement. En effet, savez-vous qui occupe la casemate inférieure? Et bien, la Baïona Banda. Et je vous prie de croire qu'il s'agit-là d'un voisinage des plus agréables, mais qui peut se révéler très pénible en certaines circonstances, surtout lorsque les deux case­mates sont ouvertes, il est très difficile d'arriver à les refermer, le dernier verre restant toujours à boire dans l'une ou l'autre. Plus sérieusement, nous pouvons nous féliciter d'avoir de tels voisins qui ont accepté que leur local soit amputé de quelques mètres carrés, afin que nous puissons créer une issue de secours sans laquelle rien n'eut été possible. Merci la Baïona Banda.

 

Avant de conclure, je tiens à remercier tous ceux, je ne citerais personne pour ne pas oublier quelqu'un, qui ont apporté leur concours, chacun avec ses moyens et ses qualifications pour faire que notre casemate existe. Néanmoins, il y a en plus de la municipalité que nous remercions à nouveau, deux membres du person­nel communal que je tiens à citer en leur disant merci pour leur compréhension, leur sollicitude et leur patience, Messieurs BALOU et LAHOURCADE, qui ont toujours prêté une oreille attentive à nos problè­mes, ont su les exposer et nous aider à les régler.

Voilà exposée en quelques lignes, l'histoire récente de notre casemate, que tous les membres de l'A.S.B. sachent bien qu'il s'agit de leur casemate, que sans eux elle n'existe pas, et qu'ils y seront toujours les bienvenus. Ma dernière pensée ira à VAUBAN, qui, selon l'histoire en dehors de ses talents de bâtisseur, savait être uri joyeux drille, et qui ne doit pas être très faché de l'usage pacifique que nous faisons de sa case­mate. Merci Monsieur VAUBAN.