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DES RAISONS D'ESPERER

 

 

Par un bel après-midi de septembre plein de soleil et de luminosité, j'ai pris mon bâton de pèlerin pour gagner le "Grand Basque", lieu des ébats de notre Ecole de Rugby. J'en ai tellement entendu parler de cette école, avec tellement de dithyrambe par les uns, de sérieux par les plus responsables qu'il me fallait, de visu, me rendre compte de ses activités. Sachez que c'est là, au pied de la ZUP, que j'ai découvert, pour notre société, les raisons les plus sérieuses d'espérer.

Accueillis par l'Etat-Major de l'ASB, pratiquement au grand complet, je donnais libre cours à ma curio­sité. Dans un coin du terrain, benjamins et minimes, arborant un maillot flambant neuf gracieusement offert par la maison Leclerc - que je remercie une nouvelle fois en ces lignes - donnaient à l'objectif une image toute imprégnée de candeur et de légitime fierté. Comme ils le portaient bien ce maillot vert et violet et quelle allure! Ils l'abandonnaient à regret et déjà l'entraînement commençait. Encadrés par une dizaine d'éducateurs dont la compétence et le mérite ne seront jamais assez remerciés, avants et trois-quarts, consti­tués en ateliers, allaient s'initier aux mouvements élé­mentaires du rugbyman. Il fallait les voir, ces costauds de neuf à douze ans, décidés, hargneux, aller au con­tact du moniteur et, désireux de tout faire, dégager les bras et poser le ballon pour une nouvelle percussion du relayeur. De vieux briscards en puissance! Sur l'autre axe du terrain, les trois-quarts, bien en profon­deur, rivalisaient d'adresse et s'évertuaient à passér sur un pas, une balle qui devait leur brûler les mains. Appli­qués, généreux, ils reprenaient, à chaque faute leur ali­gnement sans répit et surtout sans rechigner.

Plus technique et plus poussé, déjà, le travail des minimes et des cadets. Ces derniers, dont certains de gabarit impressionnant pour leur âge apportaient une attention plus soutenue, aux conseils de leurs éduca­teurs. Préparant leur match du lendemain, ils révisaient leur placement en touche, leur position en mêlée, en unissant leurs efforts sous le carcan du chevalet, s'atta­chaient à parfaire les enchaînements, à mémoriser les savantes combinaisons apprises. Enfin à part, tout à part, pris en compte personnellement par son mentor, le n° 15 cadet, comme imprégné de la responsabilité que ce poste lui confère "affûtait" avec grand soin ses balles pour assurer ses transformations. Un fameux coup de botte, ce petit!

Et toutes ces activités, dans le sérieux, la discipline et la bonne humeur. Certes des invectives, mais aussi des encouragements; d'un côté compétence et dévoue­ment; de l'autre désir d'apprendre, générosité dans l'effort, bon esprit. En somme une image sereine d'une magnifique école de santé morale qui laisse bien augu­rer de l'avenir du rugby au sein de l'ASB.

P.S. : Le lendemain, ces mêmes cadets, enthousias­maient leurs supporters, en enlevant de haute lutte leur match contre leurs prestigieux adversaires bayonnais. Pas mal ces petits et que de raisons d'espérer.

 

R.S.