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    L'A.S.B. et Robert Caillou      
               
Oui, à sa façon, l'AS.B. a souhaité rendre hommage à la mémoire de M. Robert CAillou, Président, puis Président
d'Honneur de la Société Nautique de Bayonne, décédé en cette fin du mois de novembre dernier; à cet effet, il m'a été demandé de rédiger un texte dans lequel j'évoque principalement la carrière sportive puis celle de dirigeant du grand Monsieur que fut Robert.
Il faut tout d'abord savoir que Robert CAillou a appartenu durant plusieurs années à l'AS.B. au sein de laquelle il débuta. Il joua son premier match en équipe première alors qu'il n'avait que seize ans et demi: à ses côtés, les « Chipili » (Estoueigt), Mimiague, lopez, Bergeron, Ecala, Kervella, etc... Robert était alors loin de penser qu'un jour, portant les galons de Capitaine de l'Equipe de France à XIII, il remporterait le titre de Champion du Monde en battant chez eux les redoutables Austaliens et Néo-Zélandais. En 1942, alors que l'AS.B., devenue AS.C.B. « Association Sportive Côte Basque », suite au rapprochement avec Côte Basque XIII, fusionna avec la Société Nautique, l'on pouvait lire sur le petit opuscule publié à l'époque: « Robert CAILLOU, un mètre soixante-dix, soixante-douze kilos, issu de l'As. Bayonnaise, il fut la vedette de la Section Paloise l'an passé et Champion de France militaire avec le 18e Hf. " capable d'opérer indis¬tll7ctement et avec un égal succès au poste de demi-d'ouverture ou de troisième ligne aile, c'est un joueur de grande classe, âgé seulement de vingt-deux ans, et qui a devant lui un avenir des plus brillants. Enfant chéri de l'équipe. »

   
     
Effectivement, Robert CAillOU devait s'affirmer non seulement comme un très grand joueur, au comportement irrépro¬chable, mais aussi comme un homme dont les principes, toute sa vie durant, seraient: fidélité, amitié, loyauté, générosité. D'ailleurs, Robert se plaisait à dire que, si sur le terrain il avait eu des adversaires, jamais il n'avait eu d'ennemi. Sacré Robert !
Mais revenons-en à ses vingts ans, et par exemple à cette grande équipe, AS.C.B./NAUTIQUE, qu'il formait avec les Villacampa, Fachan, Estoueigt, Sanz, Audignon, Irumberry, etc..., quasiment invaincue lors de la saison 1943/44 et qui aurait dû disputer à ses camarades des bords de la Nive la finale du Championnat de France si... mais celà est une autre histoire! C'est dans les années 1945/46, et comme la plupart des meilleurs quinzistes du moment, que Robert prit la décision de « passer », lui aussi, chez les XIII, lesquels connaissaient alors un grand succès. Tout naturellement, afin de rester à l'ombre de cette cathédrale de Bayonne qui l'avait vu naître, mais aussi, et surtout, par fidélité envers le Club de ses débuts, il signa à NAUTIQUE XIII qui, quelques mois plus tard fusionna avec BORDEAUX XIII. Ce fut alors le début d'une grande et belle aventure avec, notamment, le titre de Champion du Monde remporté en 1951 à l'issue d'une tournée de quatre mois aux antipodes. Entre temps, Robert avait gagné à quatre reprises le tournoi Interna¬tional, Angleterre, Pays de Galles, France. l'on peut considérer qu'il aura été, en quelque sorte, un joueur « de légende» ; il avait une défense intraitable et, en attaque, une détente et une adresse hors du commun, une « vista» extraordinaire, une lucidité, une vision du jeu presque instantanée, fonçant « dans le trou» avec ivresse, galvanisant ansi la meute de ses copains qui le suivaient les yeux fermés.
Hélas, après avoir connu la gloire et les honneurs, Robert fut cruellement frappé dans sa vie d'époux et de père. Grand bonhomme, il fit front avec la dignité et le courage que nous lui connaissions; et puis, son investissement sans limite au sein de la Nautique, dont il aimait à répéter qu'elle était sa seconde famille, l'aida à trouver les forces nécessaires pour faire face à d'aussi difficiles épreuves.
Sa fonction de président, durant une quinzaine d'année, il la remplit avec tout son coeur, toute sa générosité, s'identifiant à elle de façon telle que lorsque l'on parlait de Robert CAillou, l'on pensait « Nautique », et inversement. Si depuis quelques mois ses apparitions étaient moins fréquentes, tant au Garage de Mousserolles qu'au Trinquet Saint-André, Robert maintenait le contact et continuait à s'intéresser à l'évolution de la Nautique. la maladie a eu raison de lui, il s'en est allé rejoindre les siens et ses nombreux amis partis avant lui; la NAUTIQUE a perdu un grand président, l'A.S.B. plus qu'un ami, mais, à tous, Robert laissera le souvenir d'un homme exemplaire à bien des égards.

Pierre POMMIEZ