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1994-1995
     
       
   
Les silences de Saint Léon
   
       
 

Lorsque l'AS.B. joue à Bayonne cela se voit de loin car le fanion vert et violet flotte au sommet du mât d'entrée mais
cela ne s'écoute pas. Le spectateur en retard peut se demander si vraiment le match a lieu.
Il découvre les vastes tribunes du grand stade presque vides et il se rend compte que la majorité de cette faible assis¬tance est fournie par les visiteurs qui sont les seuls à se manifester pour encourager les leurs ou protester contre une décision de l'arbitre.
Bien sûr, il y a une désaffection générale des spectateurs lors des rencontres de rugby, même dans notre extrême SudOuest qui est cependant une des terres les plus fertiles du royaume d'Ovalie.
Dans la majorité des clubs il reste néanmoins un noyau de fidèles attachés par leur passé sportif au sein de l'équipe ou par le clocher dont le rôle de rassembleur est indéniable, comme le disait le Docteur VOIVENEL inventeur du mot "campanilisme". .
L'AS.B. n'a pas, pour elle seule, ce clocher. Elle peut cependant compter sur un petit nombre de supporters inconditionnels, certains depuis l'ancienne AS.B.
On peut compter aussi sur des amis, moins motivés, qui viennent lorsque l'équipe fait parler d'elle pour ses bons résultats.
On a même découvert en 1991 une foule de sympathisants, nouveaux parfois, mais très motivés qui ont pu nous faire croire, un moment, que nous avions enfin trouvé ce public qui nous fait tant défaut.
Puis nous nous sommes retrouvés comme avant, en petit comité de fidèles souvent submergés par les suivants des invités. Le manque de soutien est préjudiciable à l'équipe qui a le sentiment de toujours jouer à l'extérieur.
Nos invités sont toujours bien accompagnés car rencontrer "Bayonne" constitue pour eux un point fort de la saison. Pourquoi cette bonne réputation établie à l'extérieur ne semble pas partagée à Bayonne? La question reste posée...
Nous avons cependant beaucoup de sympathisants dans tous les milieux, on aime bien l'AS.B. mais on ne fait pas l'effort "d'aller la voir".
Nous avons les "anciens" du club, les familles des jeunes de l'Ecole de Rugby et de tous nos joueurs.
Il suffirait qu'une partie de ces proches fassent l'effort de venir de temps en temps se rendre compte des prestations
de nos équipes pour retrouver l'ambiance des années 70.
En ce temps-là, la voix des supporters de l'AS.B. s'imposait à Saint-Léon. En ce temps-là, nous avions des supporters qui chantaient.
On se souvient de leur chant "maléfique" "La BoÎteuse" qui s'élevait au moment où les adversaires s'apprêtaient à tenter la transformation d'une pénalité. Cela intriguait le buteur et constituait, d'après nous, une cause d'échecs plus nombreux 1
Cette sympathique chorale était en 1970 à Facture contre Royan pour la première saison en deuxième division. Cela participait à maintenir un meilleur moral.
Lorsque j'entends les encouragements de nos invités constituer la seule animation à Saint-Léon, je repense à toute cette époque et j'espère qu'un jour viendra où les "voix" de l'AS.B. s'imposeront à nouveau dans leur propre stade.


Raymond BRUNEAU