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La Société Nautique à la rescousse

 

Au printemps 1942, l’A.S.C.B., pour différentes raisons (structure, reconnaissance entre autres) cherche à se rapprocher de la Société Nautique. Celle-ci ne voit pas d’un mauvais œil une entente entre les trois clubs pour former une association capable de rivaliser par sa structure avec l’Aviron Bayonnais. L’occupation n’a pas gommé les rivalités, tant d’un côté que de l’autre. Des dirigeants de la Nautique et de l’A.S.C.B. se rencontrent. Un accord est vite obtenu. Le vendredi 22 mai, c’est la réunion officielle et la signature de la fusion.

 

                                                       La Gazette du 23 mai 1942

Le jeudi 28 mai, le Vieux des Tribunes commente dans la Gazette :

« La rumeur que j’annonçais la semaine dernière n’a pas tardé à être officiellement annoncée. (…) La doyenne des sociétés bayonnaises – la Nautique est née, en effet, en 1875 – s’unit ainsi à la plus jeune d’entre elles, puisque l’A.S.C.B. vient pour ainsi dire de naître de la fusion de l’A.S. Bayonnaise et de Côte Basque XIII dissout il y a un an. Une page d’histoire s’achève donc où l’Amicale Jean-Macé, devenue l’A.S.B., a inscrit des fastes dignes de mémoire, depuis le championnat de France de seconde série de rugby (1920), jusqu’à la belle saison qui s’achève. Le palmarès de la Société Nautique serait trop long à parcourir : les titres conquis y sont nombreux. La réunion des deux sociétés pose plusieurs problèmes : celui de leur «  raison sociale » tout d’abord. Il est certain que le nom de Société Nautique Bayonnaise et Association Sportive Côte Basque Réunies pêche par la longueur, même réduit à ses initiales… Celui du maillot est, à l’heure actuelle, résolu par la nécessité. On utilise ce que l’on a.

Au fond ce sont là des détails, surtout le second. Il faut simplement se réjouir à la pensée que Bayonne, qui possède déjà, avec l’Aviron Bayonnais, une splendide société omnisports, au renom singulièrement glorieux, présentera au cours des prochaines compétitions, un groupement fort capable, lui aussi, de faire honneur au pavillon bayonnais. »

Deux jours après la fusion, le dimanche 24 mai, dernière sortie de l’A.S.C.B. rugby. Son équipe junior remporte la Coupe des Espoirs, en battant celle du S.J.L.O. à Aguiléra sur le score de 11-3 (3 essais, une transf. à un but sur coup franc). Les jeunes « rouge et vert » ont brillamment clôturé la brève existence de l’Association Sportive Côte Basque !

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SOCIETE  NAUTIQUE

DE  BAYONNE

ASSOCIATION SPORTIVE COTE  BASQUE

REUNIES

 

 

 

Avant de poursuivre la chronologie exacte de l’existence du rugby à XV à Bayonne, il m’a semblé utile d’aborder un chapitre sur la Société Nautique de Bayonne qui a connu, elle aussi, un départ dans le rugby-association au début du XXe siècle.

 

 

 

 

 

LA SOCIETE NAUTIQUE DE BAYONNE

 

 

 

            Présidents : M. MAZE 1875-1876

        N. ROBY 1976-1977

        F. Ader 1877-1878

A.     BAUDRY 1878-1894

G. BURGUBURU 1891-1893

L. BERGERET 1893-1900

Luis OYARZUN 1900-1909

Pierre SIMONET 1911-1945

Henri CORREGES 1945-1946

Jean COYOLA 1946-1949

Robert GUELPA 1949-1961

Paul DUPRAT 1962-1967

Pierre FRECHOU 1967-1976

Jean-Baptiste CURUTCHET 1976-1978

Robert CAILLOU 1978-1991

Pierre POMMIEZ 1991

               

 

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Les présidents du XXe siècle

 

Luis OYARZUN

1900-1910

Pierre SIMONET

1911-1945

Henri CORREGES

1945-1946

Jean COYOLA

1946-1949

Robert GUELPA

1949-1961

Paul DUPRAT

1962-1967

Pierre FRECHOU

1967-1976

Jean-Baptiste CURUTCHET

1976-1978

Robert CAILLOU

1978-1991

 

Pierre POMMIES

1991

 

1875-1909

 

Les débuts

 

Retracer l’historique du rugby à la Société Nautique soulève quelques difficultés. Dans son genre elle est primesautière. Victime d’une scission pour n’avoir pas su écouter ses jeunes, elle est par la suite, éclectique, moderne, à la recherche de toute innovation, passant du XV au foot, du foot au XV, pratique les deux simultanément, tâte du XIII.  

De 1875, date de sa fondation officielle (elle fut amorcée dès 1854 par un groupe d’amateurs « athlétiques » de régates), à 1904, la Société Nautique de Bayonne vit au rythme de ses régates sur les eaux du majestueux Adour. Elle est pratiquement la seule véritable et puissante association sportive et culturelle bayonnaise.

D’une certaine façon elle a déjà la notion des 3e mi-temps. En effet elle annonçe dans la presse ses courses-handicap sur l’Adour en terminant par « après la course on dansera ». C’est ainsi qu’en janvier 1907 (on n’a pas froid aux mains à l’époque), au terme d’une course gagnée par le quatre Elichagary-A. Dassié-Bidau-Darrousès, devant le canot de Baillau (responsable des haltères à la Nautique), les adhérents de la Société « dansèrent aux sons des pianistes Halcet et Périé dans une ambiance du tonnerre ».

Les rameurs de la Société Nautique arborent la couleur noire. L’Aviron prenant le bleu et blanc, la Nautique arborera plus tard les couleurs de la Ville de Bayonne, le rouge et le vert.

Dès 1904 et la scission entraînant la création de l’Aviron Bayonnais, elle doit apprendre à partager avec une autre association. Les jeunes de l’Aviron pleins d’idées, innovent en jouant au football-rugby dès 1906.

 

Les débuts laborieux du rugby

 

         En 1907, pendant que l’embarcation Pot Ana, de la Société Nautique domine les régates (elle doit gagner la Coupe du Roi à Saint-Sébastien, mais elle est éperonnée par celle de Barcelone avant l’arrivée !), elle crée, à son tour, une section rugby afin de contrer les projets de son rival qui a bien réussi dans cette spécialité.

         Mais il est un peu tard, un an après l’Aviron, pour rameuter suffisamment d’amateurs.  Néanmoins, en incitant des rameurs et des étudiants à la rejoindre, elle parvient à former une équipe d’assez bonne valeur.

         Son premier match amical a lieu à Hendaye, la Nautique n’ayant pas de terrain. Le 22 novembre 1908 elle remporte la victoire par 13 pts (3 essais : Giraudel, Château, Schang, 2 transformations de Giraudel) à 6 (deux essais).

N’ayant pas de terrain à Bayonne, elle joue ensuite la plupart de ses matches sur le domaine d’Aguiléra à Biarritz.

         Elle dispute une compétition en 4e division, avec les nouveaux clubs de Gironde et Béarn. En championnat de Guyenne et Gascogne, elle s’impose devant l’Operne de Biarritz le 17 janvier 1909 (arbitre le Dr Augey) et Hendaye, toujours à Biarritz le 7 février 1909.

En 1909, elle rate de peu l’accession à la 3e division (celle de l’Aviron et de Biarritz-Stade). Un club ayant déclaré forfait, la Nautique est invitée à disputer un match de barrage pour monter en 3e division avec l’Union Sportive St-Denis de Pile. Cette finale doit avoir lieu le dimanche 12 avril en Gironde. La Nautique tente jusqu’au dernier moment de former une équipe, mais quelques joueurs sont retenus à Bayonne et l’effectif est trop juste pour présenter une équipe valable. Elle est dans l’obligation de déclarer forfait. 

Elle abandonne le rugby à XV pour le football-association à l’automne 1909.