Tchaches entre Béñat et Battitte
 
Page 2/3
   

... Sous le soleil de la Floride « - Tu dois être content, Battitte, tu joues à la Floride. Veinard, va !
- Mandahérou ! Rigole, rigole... On est relégué dans la boue et le vent des bords de la Nive, nous qui sommes autant Bayonnais que vous. Sans planchot ni de quoi s'asseoir, ni cabine de caisse. Les Bordelais qui jouent contre nous n'en reviennent pas. Quant aux arbitres, ils passent au milieu du public avec une petite trouille. C'est pas pour ça qu'ils nous avantagent, crois-moi ! Mais à la Battitte on sait recevoir. N'empêche qu'on aimerait bien revenir à Jean- Dauger dès les mauvais jours. »

... Vengeance « - Battitte, j'ai été voir vos filles jouer contre l'équipe nationale de la police anglaise. Aloua ! Vous avez pris la piquette!
- T'as vu les engins? Diou bibant ! Grandes, belles et intelligentes. Je croyais pas que ça existait, des Anglaises comme ça. Et leur jeu? Un régal. Et nos petites, elles ont été très vaillantes en réduisant le score.
- Vous auriez pu les recevoir à Saint-Léon, pour une équipe nationale, ça la fout mal. - Eh! Lagagnous ! Ouvre les yeux, c'est pas nous qui décidons. V égalité c'est pas pour demain, ici. D'ailleurs, vous êtes jaloux. ]' ai lu quelque part qu'on disait les filles de l'Aviron. P elhecou, va ! Mais dans le fond, je suis pas mécontent qu'on ait joué aux remparts.
- T'es rempli de contradictions, koska !
- Attends, tu vas comprendre. Tu les as vu, à la fin du match, les grandes Anglaises? Leurs visages poupins et roses étaient boursouflés par les piqûres de moustiques, qui nous ont envahi de la Nive jusqu'au tennis. Et le soir, à la casemate, nos petites Basquaises et Bayonnaises les ont presque battues. Car là aussi, elles ont été costauds, les Basco-girls !»

... Petit mais grand « - Une gageure! Petit budget mais finaliste du challenge de l'Espoir, t'en connais beaucoup des clubs comme la Battitte, grand cascan ?
- Ça c'est vrai, pottollo. Je vous tire le chapeau. Car si c'est vrai que vous ne payez pas les joueurs, c'est une performance. Ongui, ongui.
- Eh! Non, on ne les paye pas. A notre voyage à l'lsle-Jourdain, ils n'en revenaient pas. Et avec quoi on les paieraient, naz de tite ? Pas de derby, diminution de subvention, licences hors de prix, notre club populaire ne peut retenir ses meilleurs joueurs qui partent, parfois pour quelques nèfles. Et, en plus, les sergents recruteurs passent chez nos cadets pour les attirer, alors qu'ils en ont que faire, sinon contenter le règlement. C'est le marché de première main. Ah ! Trastous, là aussi l'égalité je t'en fiche. C'est bien le rugby d'en haut et d'en bas.»

... Le pédaleur de charme « - Il a encore de beaux restes, l'ami Jean-Jacques de chez Borda.
Il a été un élégant coureur. Il a gardé encore une belle silhouette. S'il est un des responsables de la buvette (comme l'autre grand chamPion que fut Paul Maye) il a formé une belle équipe pour particiPer à l'organisation de l'étape de Vélo Magazine. Et c'est pas tout. Il est un des bras droits (il en àplusieurs) de Christian Bibal pour organiser l'Essor Basque. Tu vois, Beñat, l'A.S.B. tu la retrouves partout! »

... Bayonnais ou pas? « - Oh! Pauvre Gaïxoua ! Arrêtes de te plaindre. Chez nous aussi on est partout.
- Oui, mais vous, on le reconnaît. Tandis que nous, quatre-vingt-cinq ans après, il faut encore prouver quelque chose. Diou bibant ! Y'a les discours et y' a les actes. Quand on est champion, c'est Bayonne, quand ça va mal, c'est l'A.S.B. Ça, c'est pas de moi, c'est de l'ami Daniel de chez les Marmayou. C'est vrai qu'il est plus facile d'être un club des champs qu'un second club des villes. .. ».