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1940-1941

 

Association Sportive Côte Basque

 

Création : Samedi 2 novembre 1940.  

Préside            nt : Dr Henri Courrèges.

                                   Siège : 62, quai des Corsaires.

 

 

Debout : Eliceyrie, J. Duprat, Dumora, M. Suarès, Fachan, Larran,

 Etchart, Mundubeltz, Lasséougue.

Accroupis : Sanchez, Estoueigt, Cussac, H. Sanz, Dourthe, Villacampa,

M. Bellan, Couquiaud.

                       

 

 

L’appel sous les drapeaux décime les rangs des clubs bayonnais à l’automne 1940. Côte Basque XIII est touché doublement. Il manque d’éléments et le pouvoir nazi veut interdire le rugby à XIII, déclaré « jeu anglais » !

L’A.S.B. est touché elle aussi, un peu moins, mais elle craint de ne pouvoir continuer.

Néanmoins, les deux clubs commencent la saison chacun de leur côté, reprennent l’entraînement, mais bientôt le manque d’éléments se fait sentir, une nouvelle incorporation pour renforcer le front obligeant de jeunes Bayonnais à revêtir l’uniforme.

 

L’Union Bayonnaise

 

Un embryon de club, présenté sous le nom d’Union Bayonnaise, joue son premier match amical à Piquessary contre le Boucau-Stade, le dimanche 27 octobre 1940. L’Union présente : Arrière : Villacampa ; trois-quarts : Sanz, Cussac, Estoueig, Sanchez, Benoît ; (o)Binet ; (m) Couquiaud ; avants : Mundubeltz, Larran, Duprat, Davant, Harriet ; Fachan, Lasséougue, Suarez.

Les Bayonnais s’imposent 14 pts (4 essais 1 transformation) à 12 (2 essais, 1 but, 1 drop). En première mi-temps, les Boucalais profitent d’une désorganisation assez compréhensible des treizistes et quinzistes bayonnais pour mener 9-3. Le seconde mi-temps tourne nettement à l’avantage de l’Union qui trouve sa cohésion et le talent de ses joueurs fait le reste.

La fusion : l’A.S.C.B.

 

Devant cette réussite d’entente des joueurs, les deux clubs décident de fusionner et de prendre le nom panaché : Association Sportive Côte Basque.

Ainsi, à l’automne 1940 à l’orée de la saison, la nouvelle association dispose d’un effectif important, près de 120 joueurs, dont Larran Charles, Etchart Pierre, Couquiaud Lucien, Suarès Marcel, Cassou-Dessus René, Dourthe Pierre, Dumora Robert, Estoueigt Cyprien, Bellan Maurice, Estaun Mesmin, Fachan Jean, Maisonnave Henri, Laporte Roland, Lacoste Edmond, Maroteaux René, Larre André, Salanne Georges, Borau Angel, Hernandez Barthélémy, Halsouet Bernard, Nervé Jacques, Wallez Gilbert, Ithurbide Claude, Eguiguren Joseph, Darsu Pierre, Porché René, Bolajuzon André, Miramon François, Grocq Robert, Junqua Paul, Nadaud Jean, Pilon André, Césard Paul, Baylion Auguste, Darraïdou Maurice, Mundubeltz Michel, Lasséougue, Davant, Harriet, Binet, Benoit, Villacampa, Peyresaubes, Laurent, Dourthe, Camy, Montagut, Sanchez, Irigoin, Rozada, Eliceyrie, Lannebère, Lagouarde, Miranda, Broca, Coll, Azpiazu, Hippolyte, Bontemps, Caillou.

 

La Gazette du Pays Basque du 2-11-40

 

 

 

Des matches amicaux

 

Le nouveau club se fait connaître également par les exploits de ses pilotaris ! En effet, le trio de grand chistéra Bergerot-St-Martin-Saleza se couvre de gloire au fronton du Brun à Anglet, en battant le grand Chiquito de Cambo et ses co-équipiers Moureux et Dubousquet. Chiquito prend sa revanche huit jours plus tard après prolongations 65-60 !

En période de guerre et d’occupation, le déroulement des compétitions sportives sont assez flous. Pour pallier au manque de compétitions officielles, les clubs de 1ère division de la Côte Basque jouent la Coupe des XV, entrecoupée des matches de la Coupe Nationale des sélections régionales. L’A.S.C.B. n’est pas invitée à se joindre à cette coupe. Elle est contrainte de jouer essentiellement des matches amicaux.

Elle remporte la plupart de ces rencontres avec Boucau 12-3, A.S. Gironde 14-3, Dax 52-15, S.J.L.O. 35-9 et 11-8, Elle n’est battue qu’en deux occasions : à Soustons 13-12 et à Dax 14-11.

Pour Pâques 1941, elle joue le dimanche à Angoulème et le lundi à Paris ! Vainqueur du premier match contre une sélection des Charentes le 13 avril 14-11, elle prend le train à minuit pour Paris où elle s’incline devant le Celtic 15-3, victime surtout d’une fatigue bien compréhensible.

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1940-1941

 

 

Les juniors 8e finalistes du championnat de France

1er rang : Pilon, Camblor, Grocq, E. Laborde, César, Betbeder, Balion, Pérez.

Debout : J. Miremont, Suhit, Delest, Peilho, A. Elgue, Arizabaleta, Garbay, Boreau.

Manquent : Claude Ithurbide « cheval » et Etchégaray.

 

Si les seniors ne peuvent jouer en championnat, les juniors de l’A.S.C.B. réalisent un très bon parcours en Côte Basque. Finalistes du championnat devant le St-Jean-de-Luz Olympique commandé par Jean Dop (futur international XIII), elle se qualifie pour les 8e de finale du championnat de France.

Ils affrontent les juniors de l’U.S. Cognac, managés par l’international bayonnais Henri Béhotéguy. La rencontre a lieu à Bordeaux-Suzon. Les Bayonnais mènent rapidement 3-0 grâce à un essai d’André Elgue. C’est le score à la mi-temps. Coup de théâtre après le repos : La partie sitôt engagée, des soldats allemands font irruption sur le terrain. « Raouss ! ». Les rugbymen sont illico-presto éjectés du terrain ! Les Allemands commencent alors une partie de football ! Et tout ceci est vrai. J’ai connu la même situation à Piquessary, profané de la même manière un dimanche après-midi de 1942.

La Fédération laisse entendre que l’A.S.B. entamera le second match avec ses 3 pts d’avance. Promesse en l’air… Le deuxième 8e se joue, toujours à Bordeaux, en lever de rideau de la Coupe Nationale : Côte d’Argent-Côte Basque, sans que les Bayonnais bénéficient de leur avantage. Départ en fanfare de Cognac qui mène 17-6 ! La réaction des Bayonnais est formidable : ils égalisent 17-17 ! Il faut jouer un troisième match.

Il a lieu à Morcenx dans des circonstances particulières. D’abord, difficulté pour obtenir un laisser-passer. Ensuite, l’organisation atlantique Todd a besoin de main d’œuvre pour construire le mur de l’Atlantique. Cinq joueurs bayonnais sont réquisitionnés la veille du match. Les dirigeants ratissent large mais ne peuvent aligner que quatorze joueurs dont le champion de natation André Labruquère qui n’a jamais pratiqué le rugby !

         Finalement, les poulains charentais du Bayonnais Béhotéguy remportent cette troisième rencontre 11-5.

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1941-1942

 

Si l’A.S.C.B. enregistre les départs de Cussac et Bergeron au B.-O., de Mundulbetz et Sanchez, ils profitent des venues de Figué, Laborde, venu d’Orthez, et des retours de Caillou et Rodriguez (fin d’incorporation militaire à Pau et Montauban).

L’équipe est choisie parmi Villacampa, Estoueigt, Sanz, Ithurbide, Bellan, Benoît, Laborde, Montagut, Caillou, Irigoin, Figué, Ecala, Laffite, Rozada, Fachan, Hypolyte, Lannebère, Rodriguez, Miranda, Hernandez, Irumberry, Eliceyrie, Portet, Lasséougue, Halsouet, Larran, Camy, Nervé, Sanchez, Irigoin, Lagouarde, Broca , Coll, Azpiazu, Estaun, Hyppolite, Bontemps.

C’est l’année du plein épanouissement de Robert Caillou, de retour du service militaire et de la Section paloise. Pour la Gazette, il est « éblouissant de classe ». Il joue en fonction des besoins de l’équipe, en 3e ligne, à l’ouverture ou au centre.

L’A.S.C.B., en l’absence de compétitions officielles, écartée de la Coupe des XV, continue à jouer des matches amicaux avant d’entrer dans le Challenge de l’Amitié organisé par la F.F.R.

Caillou sélectionné 3e ligne

 

Le 31 janvier 1942, quatre joueurs de l’A.S.C.B. sont sélectionnés en équipe de Côte Basque qui s’incline de justesse à la dernière minute sur un drop de Rongevin, devant celle de Poitou-Anjou 12-11, après avoir mené au score durant toute la rencontre. La Côte Basque présentait : Zabaleta (A.B.) ; Sanz et Estoueigt (ASCB), Dauger et Hirigoyen (AB) ; (o) Josié (SJLO), (m) Dubalen (A.B.) ; Calbète (Boucau), Leguay (Biarritz), Caillou (A.S.C.B.) ; Evadé (Biarritz), Grocq (Boucau) ; Alleman (AB), Lasséougue (ASCB), Peyresaube (Boucau).

En Challenge de l’Amitié, quatre poules géographiques sont constituées :

Poule A : Aviron Bayonnais, Biarritz-Olympique, Boucau-Stade, C.A. Béglais, Stade Bordelais, Sport Athlétique Bordelais, Bordeaux-Etudiants-Club.

Poule B : Association Bayonnaise Côte Basque, U.S. Tyrossaise, A.S. Soustons, Girondins A.S.P. (ex-XIII), St-Jean-de-Luz Olympique, Stade Hendayais, U.S. Orthézienne, A.S. Gujanaise.

Poule C : C.A.S.G., Chalon, Creusot, Dijon, Racing Paris, Stade Français, P.U.C., U.S. Métro.

Poule D : Angoulême, Libourne, Cognac, Poitiers, Tours, A.S.P.T.T. Paris, Celtic Paris, S.C.U.F.

         Elles doivent déboucher sur un championnat national.

L’A.S.C.B. fait un excellent parcours : Elle bat St-Jean-de-Luz, 35-9, Gujan-Mestras 95-0 (47-0 à la mi-temps), Tyrosse (avec Cambérabéro et Junquas) 6-3, les Girondins A.S. du Port 25-5, Hendaye 11-3, Orthez 9-3. Elle est tenu en échec à Soustons par les hommes du redoutable buteur Gousse 5-5.       

De son côté, l’équipe réserve joue contre Labenne et Bidart.

         Les Bayonnais terminent en tête le Challenge de l’Amitié devant Tyrosse, S.J.L.O., Gujan, Soustons, Orthez, Hendaye, Girondins. Ils sont donc qualifiés pour la suite du championnat. Hélas ! le 19 février 1942, la F.F.R., présidée par le docteur Genesty, décide d’arrêter l’épreuve « qui ne sert à rien » ! La fin de saison est escamotée. Seules subsistent la Coupe des XV et la Coupe Nationale des sélections.

         Pour se consoler, l’A.S.C.B. joue un match amical à Toulouse en zone non occupée. Elle crée la sensation en triomphant 18-11 (4 essais : Estoueigt, Couquiaud, Fachan, Sanz, 3 transf. de Fachan à un essai de Brane, une transformation, deux buts sur coup francs de Cassayet). Le demi de mêlée Couquiaud a été le « roi du terrain » d’après les dires du speaker de Radio Toulouse qui retransmet de match en direct.

         Les Bayonnais terminent la saison en battant deux fois l’Olympique St-Denis, champion de Paris. Le 8 mars à Paris : 21-3, le 15 mars à St-Léon 21-9.

Les juniors de l’A.S.C.B. se distinguent en championnat Côte Basque. Ils jouent la finale le 25 mai 1942 à Aguiléra contre le S.J.L.O. et l’emportent 11-3 (3 essais, une transformation à un but sur coup franc).